Biologie, diététique, phytothérapie, naturopathie, iridologie et fleurs de Bach, Céline est passionnée par le fonctionnement du corps, les principes actifs des plantes pour une bonne santé. Fondatrice de l’herberie de Céline, elle accompagne, conseille et enseigne pour transmettre son savoir et partager sa pratique.
Quel a été ton point de départ ?
Il n’y a pas eu de déclic. À la base je voulais être professeure de biologie suite à une expérience en classe de quatrième quand la professeur nous a fait souffler dans un cœur de vache, j’ai adoré… En étude, j’avais choisi biologie, sciences et vie de la terre donc je connaissais les roches, le fonctionnement de l’animal et le fonctionnement du corps humain. J’aime quand les choses sont concrètes, je suis une visuelle et recevoir des pages à apprendre et ensuite à dicter ne me convenait pas. Deux mois avant le passage de la licence, j’ai dit stop : ce n’est pas pour moi.
J’ai réfléchi et comme le fonctionnement du corps humain me plaisait, pourquoi pas me spécialiser dans l’appareil digestif. J’ai poursuivi avec un DUT diététique : cuisine, préparation, décompte de calories, et même un peu de comptabilité pour s’installer à son compte. Un aspect qui pouvait être sympa. Mais certains points concernant la qualité ou la provenance n’étaient pas toujours évoqués et donc ce n’est pas non plus ce qu’il me fallait.
Au chômage depuis deux jours, j’entends que l’herboristerie où travaille ma belle-sœur cherche quelqu’un. J’aimais les plantes, la nature alors je me suis dit pourquoi pas. Là-bas, la nouveauté et l’application concrète de ce que j’apprenais m’a tout de suite plu. J’ai compris que je pouvais utiliser ma connaissance de la biologie avec les principes actifs des plantes : ça y est, j’avais trouvé ma voie. Embauchée, j’ai commencé à travailler sur cette idée avec la fabrication des tisanes, la macération des plantes, la réalisation de baumes et le conseil en magasin.
Qu’est-ce qui t’a amenée à la naturopathie ?
Le travail à l’herboristerie était super sauf qu’un autre souci est survenu. Lorsque je conseillais des plantes pour mincir, drainer, cela fonctionnait sur certaines personnes mais pas sur d’autres. Je ne comprenais pas. En questionnant mon professeur et patron, celui-ci m’a dit : ” tous les organismes ne fonctionnent pas de la même manière, cela dépend des forces et faiblesses de chacun“. Mais comment connaître cela quand les clients passent en boutique ? Mon patron m’a répondu qu’il fallait expérimenter et continuer les formations. J’ai alors entendu parler de la naturopathie et de sa compréhension du fonctionnement du corps humain.
Intéressée par le sujet, je travaillais la semaine et le week-end, j’allais en cours à Paris pendant trois ans. C’est vraiment à ce moment que j’ai compris qu’une plante axée sur la perte de poids, en envoyant les déchets vers le foie pour les éliminer ne peut fonctionner que si le foie de la personne a assez d’énergie. Avec un foie fatigué, ce type de plante ne fonctionnera pas. Cela m’a enseigné les bonnes questions à poser pour connaître le métabolisme de la personne. En naturopathie, nous apprenons dix techniques. Parmi elles, il y a la nutrition, que je connaissais en long en large et en travers. La phytothérapie à laquelle je m’étais formée à mes débuts dans l’herboristerie via l’École de Plantes de Bailleul, mais aussi l’iridologie.
Qu’est-ce que l’iridologie ?
L’iridologie c’est l’étude de l’iris, la partie colorée de l’œil, que j’ai trouvé extraordinaire. À partir des yeux de quelqu’un, je connais absolument tous ses organes et je me suis dit que c’était magique. Lorsque les gens viennent me voir et que je regarde dans leurs yeux, je peux connaître toute leur vie. Les stress qu’ils vont avoir, le fonctionnement de leurs organes, leurs forces et leurs faiblesses. Ce qui me permet de leur donner des conseils en naturopathie ou en phytothérapie adaptés à leur tempéraments et leurs constitutions. Par exemple, on veut drainer le foie, d’accord, est-ce que le foie est engorgé ? Est-il fatigué ou chargé ? Cela requiert des plantes différentes mais si l’on connaît la réponse, avec la plante adaptée on peut les accompagner.
Comment est née l’herberie de Céline ?
Un peu moins d’un an après mon embauche, j’ai décidé de créer mon entreprise. Cela a commencé sous forme de réunion tupperware, avec quelques amis d’amis autour de la phytothérapie car suivant ma formation, cela me passionnait. Je partageais mes connaissances sur les plantes, les huiles essentielles, les différences entre infusions et décoctions etc, tout en proposant quelques produits. Ils obtenaient des résultats et au fur et à mesure, m’ont appelé pour organiser d’autres réunions. C’est ainsi que j’ai développé ma société.
Puis j’ai donné des conférences et participé à des salons le week-end. Sauf que les gens qui souhaitaient un suivi ou d’autres produits étaient frustrés car je n’avais pas de structure. C’était peut-être le moment d’acheter une maison et de bénéficier d’un espace professionnel proche. C’est ainsi que je me suis installé à Hantay, d’abord avec un grand bureau pour conseiller et quelques produits pour la partie magasin. J’ai fini mes études de naturopathie et j’ai commencé les consultations tout de suite. On me dit souvent que je suis d’une nature fonceuse, je pense qu’on a forcément les clients qui nous correspondent… j’ai de la chance, les clients m’ont suivi.
Cela fait vingt et un an que l’herberie de Céline existe et le bouche à oreille fonctionne bien. La bonne plante pour la bonne personne au bon moment : la vitalité, les pieds dans l’herbe, c’est notre devise. Mes clients cherchent des tisanes pour les aider et les accompagner. Par contre, quand un organe est abîmé, c’est un médicament que l’on prend ! D’ailleurs, on arrête pas les médicaments pour prendre une plante. La plante est destinée au bien-être, accompagner le corps quand tout fonctionne bien. Drainer, nettoyer et soulager les organes qui crient un peu. Si l’organe est épuisé, c’est la molécule chimique qu’il faut prendre. Le but c’est toujours la santé de la personne. C’est cela que j’enseigne en cours.
Pourquoi l’envie de créer une école ?
J’avais pas mal de clients qui me réclamaient des conférences. Les gens étaient très réceptifs sur les salons par exemple et voulaient en savoir plus. Beaucoup me demandaient d’animer des cours. À l’époque, mes enfants étaient petits, je me demandais mais quand organiser cela, le dimanche ? Les clients ont tout de suite adhéré ! C’est vrai que le dimanche, on est plus disponible et je suis partie sur cette formule. C’est ainsi que j’ai créé l’école de phytothérapie ETNAT. Aujourd’hui je suis très contente car du coup, je reviens à mes anciens amours : être professeure !
Qu’est-ce que cela t’apporte au quotidien ?
À la base je voulais être professeure de biologie, et j’ai fini par monter mon école pour pouvoir expliquer la phytothérapie et le fonctionnement du corps humain. Je reviens à l’enseignement et j’adore. J’aime partager ma pratique et voir les personnes, lorsqu’elles la comprennent, avoir le déclic et être capables de donner les conseils les plus judicieux. J’ai appris un savoir, je peux le transmettre et il va pouvoir se développer. Là, c’est gagné ! Être professeure d’iridologie est également passionnant et me permet d’enseigner à Paris et à Lille dans des écoles de naturopathie. Grâce aux consultations de naturopathie, à la boutique et à toutes les activités qui gravitent autour, j’ai un travail très varié. J’aime cette diversité.
Enfin, ce qui me plaît le plus est sûrement lorsque les clients reviennent pour échanger sur leurs ressentis. Avoir surpris les personnes qui n’y croyaient pas, leur faire découvrir et apprécier la phytothérapie me plait beaucoup. Cela ne fonctionne pas à tous les coups bien sûr !
Est-ce que tu as l’impression d’être encore en train d’apprendre, d’évoluer ?
À chaque fois. Lorsque c’est moi qui enseigne, je suis toujours très contente le premier jour. C’est la rentrée et j’adore voir la synergie du groupe, ce que chacun va apporter. L’année dernière une personne était spécialiste en laboratoire donc elle connaissait les principes actifs par cœur mais ne connaissait pas spécialement les plantes. On pouvait parler biochimie, c’était top. Une autre était en dernière année de médecine chinoise. Toutes les plantes qu’elle recommandait venaient de l’autre bout du monde et elle désirait en savoir plus sur les plantes locales pour affiner son conseil. Il y a cinq ou six générations, les soins étaient à base de plantes. Il est donc mieux de choisir des plantes là où nos ancêtres ont vécu je pense.
Est ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?
Non, il y a beaucoup de gens qui sont tops. Une naturopathe formidable est Danielle Boussard, qui dispose d’une grande culture médicale. Mais je ne connais personne en particulier où je pense : whaou ! J’ai adoré mon premier patron sans pour autant être d’accord avec tout. Je pense qu’il y a juste beaucoup de personnes inspirantes qui nous entourent.
Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?
Si j’avais une baguette magique, je partirais faire le tour du monde pour rencontrer les sorciers de tous les horizons et découvrir leur approche. Et ensuite, j’aimerais former à l’école primaire ou au collège. Notre corps est notre véhicule pour toute notre vie, il faut l’entretenir, le réparer, comme une voiture. Sans bon entretien, le corps peut plus facilement tomber malade. La phytothérapie est une réparation en temps et en heure. C’est le bien-être, l’hygiène de vie. On est ce que l’on mange, la façon dont on voit les choses et la façon dont on se soigne. Pourquoi le corps fait-il de la fièvre ? Il faut l’expliquer aux enfants, que la fièvre est là pour anesthésier les virus, qu’au-delà de 38 degrés il ne pourra pas se développer. En baissant la fièvre nous sommes moins malades mais cela dure plus longtemps. Et les enfants comprennent, ils ressentent vite les choses. Peut-être pas en primaire mais au collège, cela serait top, dans dix ou quinze ans quand la société aura évolué peut-être…
Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?
“Prends soin de toi, aime l’autre“. Je dis souvent à mes enfants qu’il y a plus de choses dans deux têtes que dans une. Donc peu importe le savoir de la personne en face, elle a probablement un savoir autre, une sensibilité différente qui va nous apporter quelque chose.