Il n’y a pas si longtemps, l’orgasme vaginal était considéré comme rare et réservé aux femmes matures. Mais c’était avant la découverte de l’importance du clitoris dans le plaisir féminin. Finalement existe-t-il vraiment un orgasme vaginal et un orgasme clitoridien ?
Freud, LES FEMMES NE LUI DISENT PAS MERCI
C’est à la Renaissance que l’anatomie du clitoris est découverte. Il est d’ailleurs surnommé verge de la femme. Malheureusement, lorsque les médecins du 19e siècle découvre que cet organe est inutile à la reproduction, il est laissé à l’abandon. Pire encore, les scientifiques de l’époque tentent de faire croire aux femmes que le vagin serait la première et seule source de plaisir féminin.
C’est en 1905, que le psychanalyste Sigmund Freud viendra achever la création du mythe de l’orgasme uniquement vaginal. Selon sa théorie, l’orgasme clitoridien serait un orgasme de fillette alors que l’orgasme vaginal serait l’apanage des vraies femmes accomplies. Il va plus loin en stigmatisant les femmes qui seraient incapables de jouir par pénétration vaginale. Celles-ci seraient ainsi immatures sexuellement et psychologiquement voir même malades mentalement. Ce qui explique en grande partie le tabou social autour du plaisir féminin.
Heureusement, le clitoris n’a pas dit son dernier mot puisque les travaux de William Masters et Virginia Johnson au milieu du 20e siècle viendront le remettre sur le devant de la scène. Une chance quand on sait qu’une seule femme sur cinq arrive à jouir par pénétration vaginale sans stimulation clitoridienne.
Le clitoris : l’organe au super-pouvoir
Organe du système génital féminin, le clitoris cache bien son jeu. En effet, composé d’un capuchon (pas toujours), d’un gland, de corps caverneux et de corps spongieux, il mesure en moyenne 11 à 13 cm ! Seul le gland situé à l’extérieur de la vulve, en dessous du pubis, est visible. Tout comme le pénis, le clitoris est un organe érectile, c’est à dire qu’il gonfle et qu’il durcit en se remplissant de sang.
Contrairement aux autres organes du corps humain, le clitoris n’a qu’une seule fonction : le plaisir ! On comprend mieux pourquoi il est un allié redoutable dans l’atteinte de la jouissance. Avec ses 8000 terminaisons nerveuses, le clitoris peut être stimulé de multiples façons : avec les doigts, la langue, un sextoy ou encore le pommeau de douche.
La stimulation externe du clitoris par contact direct avec le gland n’est pas la seule manière de prendre du plaisir. En effet, une stimulation interne du clitoris est possible par le biais d’une pénétration vaginale. Il est donc possible de jouir vaginalement grâce au clitoris. Finalement l’orgasme dit vaginal et clitoridien sont intimement liés et ne sont les fruits que de différents types de stimulation.
Et le point G dans l’histoire ?
Lorsqu’on parle de plaisir féminin, difficile de ne pas mentionner le point G. Celui-ci, longtemps popularisé par la presse féminine, serait également un mythe. C’est le Dr Gräfenberg qui, au début du 20e siècle, théorise l’existence d’un point particulièrement sensible dans la paroi du vagin qui provoquerait des orgasmes intenses. Encore aujourd’hui, aucun scientifique n’a encore pu le localiser et valider son existence.
Cependant, cela ne signifie par pour autant qu’une telle zone érogène à cet endroit n’existe pas. De nombreux sexologues expliquent que le point G est plutôt une zone, située à l’entrée du vagin, constituée de tissus plus richement innervée et vascularisée et donc plus sensible.
Finalement, l’orgasme féminin ne peut être catégorisé et hiérarchisé. Il n’existe pas d’orgasme plus légitime que l’autre. Ce qui est important, c’est d’explorer sa sexualité afin de trouver ce qui nous fait du bien.

Photo © Craig Adderley
1 commentaire
Article très intéressant et bien documenté qui rassure les femmes sur le plaisir vaginal “obligatoire”