Fertilité, puis-je tomber enceinte tout au long du cycle ?

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Sans contraception hormonale, on a parfois des doutes sur la période de fertilité et peur de tomber enceinte. Le corps n’est pas une machine et le risque zéro n’existe pas. Pour se rassurer, il faut bien comprendre son fonctionnement physiologique.

La théorie

Tout d’abord, la période de fertilité est un laps de temps durant lequel la probabilité de tomber enceinte est optimale. Nous ne sommes pas fertiles tout au long du cycle menstruel. Cette période dure environ six jours. Cinq jours avant l’ovulation et 24h après. Les spermatozoïdes peuvent survivre 24h (jusqu’à cinq jours pour les plus résistants) dans l’appareil génital féminin et donc “être prêt ” avant l’ovulation. À noter que même si la fenêtre de fécondité est repérée, chaque cycle d’ovulation n’a que 20% de chance d’aboutir sur une grossesse.

De plus, de nombreux facteurs influent sur la fertilité générale comme le stress, le surpoids, le sous-poids ou le tabac. On le sait, avoir une bonne hygiène de vie c’est toujours mieux. Enfin, l’âge joue un rôle essentiel. Le top de la fertilité se joue avant trente ans et décroît après trente-cinq ans avec une réduction du nombre d’ovules et de leur qualité.

Pour rester safe, il faut donc reconnaître sa période de fécondité avant de donner le feu vert aux spermatozoïdes. Notamment si l’on décide d’un rapport non protégé par une contraception barrière comme le préservatif. Connaître son corps et son cycle est donc la première étape. Via un journal de bord comme un simple cahier, un agenda ou une application pour y annoter ses sensations et ses modifications corporelles. Le but: comprendre les rythmes qui se reproduisent et les changements qui vous sont propres. Ensuite, il faut prêter attention aux signes qui vont indiquer ou non, la fertilité.

La pratique

Commençons par le plus simple, l’analyse de la glaire cervicale, autrement dit, les pertes blanches. La production d’oestrogène augmente crescendo jusqu’à l’ovulation. Elle va ainsi modifier la texture de la glaire. Quelques jours avant l’ovulation, en effet, celle-ci devient de plus en plus glissante, filante, signe que vous êtes fertile. La nature est bien faite, les pertes se liquéfient pour devenir un lubrifiant naturel et faciliter le passage et le cheminement des spermatozoïdes jusqu’à l’utérus. Après l’ovulation, c’est la progestérone qui augmente, les pertes évoluent et deviennent plus consistantes, collantes et cassantes quand elles sèchent. Elles ont d’ailleurs une couleur plus jaune pâle qu’avant l’ovulation.

La glaire se trouve au fond du vagin et s’écoule en général jusqu’à la vulve. Pour l’analyser, regarder dans sa culotte est un bon indicateur sinon on peut en prélever à la source, sur la vulve avec le pouce et l’index. Puis, en tapotant les doigts l’un contre l’autre vous pourrez déterminer la texture et la couleur, et évaluer à quelle étape de votre cycle vous vous trouvez. En clair, lorsqu’il n’y a pas ou très peu de pertes blanches, vous n’êtes pas en période de fertilité. Plus la glaire devient crémeuse, un peu collante jusqu’à être visqueuse et abondante comme du blanc d’oeuf plus vous êtes proche de l’ovulation, et donc du pic de fertilité. En période infertile, notamment après l’ovulation, les glaires ont un tout autre aspect. Plutôt comme du yaourt séché qui craque sur le rebord d’un couvercle !

Le deuxième signe de fiabilité est la température basale, c’est-à-dire au repos, l’idéal le matin au réveil. Au début du cycle la température est basse alors qu’en seconde partie, après l’ovulation, la progestérone fait augmenter la température, signe d’infertilité. Ce signe permet de confirmer l’ovulation mais pas de le prédire. C’est d’ailleurs le point le plus difficile. On sait que l’ovulation arrive toujours quatorze jours avant les règles, la deuxième partie de cycle est donc fixe. En revanche, la première partie, du début des règles à l’ovulation, peut varier. C’est en ce sens que connaître son corps, écouter ses sensations et observer les signes permet de gérer au mieux sa fertilité et de s’adapter aux variations.

Un apprentissage

Pour aller plus loin dans la compréhension du langage du corps, la symptothermie est un bon outil. Méthode de contraception naturelle, basée sur la science, elle combine différents indices. La température et l’analyse de la glaire cervicale comme vu précédemment, mais également la position du col de l’utérus et les ressentis corporels et psychologiques. C’est un outil fiable avec un indice de Pearl de 0,4 (pourcentage de grossesse non planifié), la pilule est à 0,3 en comparaison. Par contre, elle nécessite un apprentissage pour se familiariser avec les éléments à analyser. Des conseillères spécialisées peuvent vous aider pour démystifier la pratique et vous sentir à l’aise.

Que ce soit dans le cas d’un désir de grossesse ou non, la symptothermie permet tout simplement de comprendre son corps et de mieux se connaître. Car la clé pour maîtriser sa fertilité est de se faire confiance et de faire confiance à son corps. Car aucune méthode, naturelle ou hormonale d’ailleurs, n’est 100% fiable.

Photo ©Sam Lion

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