Troubles du cycle menstruel: pourquoi?

troubles du cycle menstruel
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Les règles sont de nature cyclique et synonyme du bon fonctionnement de notre système de reproduction. A l’ère du contrôle et de l’analyse, les troubles du cycle menstruel alertent. Pourquoi et d’où viennent ces irrégularités ?

Cycle régulier, irrégulier, comment savoir ?

Tout d’abord l’on peut rappeler que le cycle menstruel est propre à chaque corps. Rares sont celles qui ont un cycle naturel réglé comme une horloge tous les mois, en quantité identique. Certaines auront des cycles plus courts et d’autres plus longs comme trente jours ou trente-cinq jours. Vingt-huit jours est une moyenne mais pas la norme. Des variations de quelques jours entre les cycles peuvent être observées et c’est tout à fait normal. Le corps réagit aux changements et un coup de stress ou un voyage peuvent être à l’origine d’un déséquilibre passager. Il faut s’alerter si ce déséquilibre perdure dans la durée, plus de trois mois sans menstruations. Ou alors des règles très douloureuses ou des saignements en quantités très variables.

Éléments perturbateurs

Les règles sont le seul signe visible du système de reproduction mais celui-ci s’inscrit dans tout un mécanisme hormonal. En effet, les ovaires et le système nerveux sont en constant dialogue. Le complexe hypothamo-hyphophysaire est la partie en charge de la sécrétion des hormones FSH et LH (maturation des follicules et ovulation). Celles-ci vont être plus ou moins produites en réponse à la production des hormones oestrogènes et progestérones des ovaires. Le système hormonal joue un rôle clé dans le déroulement du cycle menstruel.

De nombreux facteurs peuvent venir altérer ce dialogue hormonal et ainsi perturber le cycle ovarien. Par exemple lors d’un changement radical d’alimentation ou si l’on souffre de trouble alimentaire. Une prise ou une chute de poids va impacter le cycle menstruel car la mal ou sous-nutrition entraîne forcément des carences ayant des répercussions sur notre organisme. Tout comme l’alimentation, un excès de sport peut aussi être une cause de dérèglement. Face à ces changements le corps réorganise ses ressources et met en pause le sytème reproducteur.

Dans un autre contexte, la prise de certains médicaments n’est pas anodine et a un rôle à jouer dans le cycle menstruel. Enfin, un choc, un traumatisme physique ou émotionnel peut être à l’origine d’un bouleversement du cycle. Une cause psychique est très peu souvent envisagée alors que le corps n’est pas une machine. Pour découvrir les origines d’un dérèglement le mieux est de réaliser une anamnèse: un petit arrêt sur image et un retour sur l’histoire de nos cycles.

Étape 1: l’observation du cycle

Si le cycle est irrégulier, de nombreux facteurs peuvent en être la cause. Le plus difficile est de faire la différence entre un trouble lié à un changement, à l’hygiène de vie ou à une véritable pathologie. Il est difficile de comparer son cycle menstruel avec la voisine alors le mieux est d’observer et d’établir un état des lieux:

  • quelle est la durée moyenne de mon cycle ?
  • combien de jours durent mes règles ?
  • quelle est la quantité moyenne et maximale de sang perdu ?

Vous pouvez utiliser le score Higham, qui est un tableau comparatif pour identifier les quantités (tampons, serviettes vs millilitres). Ces informations permettront de vous rassurer sur vos croyances et la réalité de vos cycles ou de mettre des mots sur les troubles rencontrés.

Étape 2: l’identification des troubles

On peut subir des variations au niveau de la quantité de sang perdu. On parle d’hyperménorrhée lors de saignements excessifs, ce qui équivaut à changer de protection hygiénique toutes les une à deux heures maximum. Lors de faibles saignements, il s’agit d’hypoménorrhée.

Les troubles du cycle menstruel peuvent être observés au niveau du rythme et de la durée. Si les saignements perdurent sept jours ou plus, vous souffrez de ménorragie. En revanche une absence de règle supérieure à trois mois est une aménorrhée. Attention, il n’est pas rare d’avoir des irrégularités de cycles à l’adolescence: 50 à 80% des filles ont leur règles une à deux fois par an au début de leur puberté. Le corps n’étant pas encore complètement arrivé à maturité reproductive. On appelle spotting ou métrorragies, des saignement survenant à intervalles irréguliers. Si au contraire ces saignements apparaissent à intervalles plutôt réguliers de vingt-et-un jours, on parle de polyménorrhée et oligo-ménorrhée si c’est autour de quarante jours.

Enfin la perception sensorielle, très personnelle, du cycle reste un élément essentiel pour détecter des anomalies. Si vous souffrez de règles douloureuses, on parle de dysménorrhée, cela peut être un signe d’endométriose. Le SPM, syndrome pré-menstruel est l’ensemble de symptômes physiques (fatigue, douleurs abdominales, seins douloureux …) et émotionnels (changements d’humeurs, tristesse ..) survenant avant les règles. Enfin des saignements prolongés à intervalles irréguliers sont le signe de ménométrorragie.

Les règles: la bonne piste

Partie émergée de l’iceberg dans le cas du système de reproduction, les règles sont un bon indicateur de notre santé reproductive et de notre santé générale. Lorsqu’un trouble survient, l’observation de votre corps, de votre environnement et du contexte peuvent vous mettre sur la piste d’une pathologie. Dans ce cas, un médecin ou un.e spécialiste sera la bonne personne à qui s’adresser pour la révéler.

Photo ©Polina Zimmerman

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