Marine Brimont, fondatrice d’Alta Yoga

Marine Brimont Alta Yoga
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Après des études de commerce et de communication, Marine Brimont s’installe dans un petit village de Savoie avec son compagnon. Très vite, elle suit la voie classique pour avoir une situation confortable et stable et enchaîne deux CDI dans l’immobilier et la banque. Jusqu’au jour où son corps commence à fatiguer et qu’elle comprend qu’elle n’est pas à sa place. Heureusement elle découvre la pratique du yoga. De la passion à la vocation, il n’y a qu’un (grand) pas puisqu’elle devient prof de yoga et ouvre son studio Alta Yoga en 2021. Son envie : proposer aux femmes actives un yoga accessible pour gagner en énergie, se régénérer et reprogrammer son équilibre de vie. 

Comment a commencé ta pratique du yoga ?

Après mes études, je me suis installée dans le village natal de mon conjoint. Un petit village de Savoie qui compte 1200 habitants ! Forcément, il y avait peu d’emplois disponibles en rapport avec mes études. À l’époque j’attachais une grande importance à ma carrière donc j’ai commencé à travailler dans le secteur de l’immobilier. Au bout de trois ans, je tournais un peu en rond. Le travail ne me plaisait pas plus que cela et j’avais besoin de plus de sécurité financière donc j’ai postulé dans une banque. J’ai été prise mais avec le recul je me rends bien compte que ce poste ne me correspondait pas du tout. Il était à l’opposé de ce que je suis et de mes valeurs. Mais j’avais ce besoin de suivre une voie classique pour avoir une belle situation, avec beaucoup de sécurité, de confort matériel.

Donc j’ai commencé à travailler pour cette banque en 2012. Quelques mois après, cela n’allait pas fort dans ma vie personnelle. Et dans ma vie professionnelle, je ne me sentais pas alignée du tout. Je me suis mise alors à chercher des alternatives pour me sentir bien, pour bouger un peu dans ma vie sédentaire. Notamment parce que je me sentais mal dans mon corps, avec des douleurs au dos, des maux de tête, des contractures musculaires… Je sentais que si je ne faisais rien, j’allais m’approcher dangereusement du burn-out. Et c’est à ce moment que j’ai commencé la pratique du yoga. 

Quand j’étais petite je pratiquais la gymnastique en compétition. C’est un sport où l’on travaille essentiellement l’aspect physique. J’ai débuté la pratique du yoga avec cette envie de me mettre à nouveau en mouvement. De me reconnecter à mon corps. Et au fil de ma pratique, j’ai découvert la philosophie du yoga, son côté spirituel. Chose que je ne retrouvais pas du tout dans la gymnastique. Je me suis rendue compte que chaque posture avait un impact non seulement physique mais aussi émotionnel.

Petit à petit, cette pratique s’est transformée en passion ?

Oui, j’ai d’abord pratiqué dans un studio près de chez moi mais les cours étaient un peu trop “old school” à mon goût. Donc je me suis inscrite sur une plateforme américaine de cours de yoga en ligne pour pouvoir pratiquer régulièrement chez moi. Et dès que je le pouvais, je partais faire des stages dans le Sud-Ouest et à Grenoble.

Quel est la pratique de yoga que tu préfères, qui te parle le plus ?

Alors j’aime les pratiques dynamiques comme le Vinyasa, avec ce “flow” d’une respiration, un mouvement. C’est une pratique à la fois créative et détox. Mais c’est de l’énergie très Yang, plutôt dans l’action, le faire. Or parfois quand tu es fatiguée, en période hivernale par exemple, tu n’as pas le force de faire un “ flow“. Alors il vaut mieux se tourner vers une pratique plus douce, plus introspective, plus Yin. Qui est d’ailleurs excellente pour les personnes en surmenage avec de grosses journées. 

Comment es-tu devenue prof de yoga ?

En débutant ma pratique du yoga, très vite j’ai eu envie de devenir prof de yoga. C’est ce qui me faisait vibrer. Mais en même temps je n’osais pas me lancer car j’avais un grand besoin de sécurité. Je pensais que ce n’était pas un vrai métier, que je n’arriverais jamais à en vivre. Finalement j’avais beaucoup de croyances limitantes à ce sujet.

Je me sentais aussi trop jeune. Sans expérience. J’avais un vrai syndrome de l’imposteur. Il fallait vraiment que je prenne confiance en moi, que j’approfondisse ma pratique. Que je me sente légitime…

À la naissance de ma première fille, j’ai décidé de me former. J’ai fait une première formation de 200h en Hatha Yoga avec l’Université Internationale du Yoga. Puis une formation de 300h en Vinyasa yoga avec Rachel Hanberry.

À la naissance de mon deuxième enfant, je suis partie de la banque et j’ai accepté un poste de gérante de SPA, d’un chalet et d’appartements de luxe d’altitude. Un travail avec beaucoup de responsabilité et qui me prenait énormément de temps. Au fond de moi, je sentais que je mettais encore mon rêve de devenir prof de yoga de côté. Puis un jour j’ai proposé à mon patron d’organiser une retraite de yoga au chalet. C’était une super retraite et un vrai challenge pour moi. Les participantes ont adoré et m’ont toutes dit que c’était mon truc, mon domaine d’excellence. Que je devais vraiment en faire mon métier…

Il était temps de me lancer donc j’ai demandé une rupture conventionnelle…Que j’ai obtenu ! 

Puis tu as ouvert ton studio de yoga ?

Quelques mois plus tard, j’ai rencontré une personne qui faisait de la sonothérapie et qui cherchait une associée pour ouvrir un studio et se lancer ensemble dans l’aventure. 

Je me suis alors mise à la recherche d’un local parfait, un lieu où je pourrais vraiment y inscrire mon énergie personnelle. Que les gens s’y sentent bien, détendus..

Et j’ai trouvé le local parfait dans le centre de la station. Au début, il était tout pourri (rires) mais le propriétaire nous a laissé faire des travaux et le résultat est vraiment réussi.  Donc on a ouvert le studio Alta Yoga  en décembre 2021 avec beaucoup d’espoir et d’attente.   

Tout de suite je me suis sentie alignée. Très heureuse de donner des cours même quand il y avait peu de personnes. Forcément au bout d’un moment, j’étais impatiente de voir plus de gens s’inscrire. Mais j’ai fini par lâcher-prise et depuis le mois de septembre, le studio a de plus en plus de succès. 

Pourquoi le nom Alta Yoga ?

Alta c’est la symbolique de s’élever, de prendre de la hauteur. Ce qui fait sens puisque le studio est au cœur d’une station de montagne mais aussi par rapport à mon cheminement, mon parcours.

Tu proposes aussi un programme Woman Reboot, en quoi cela consiste ?

Oui je me suis rendue compte que c’était important de développer la partie ” digitale ” du studio et de mon activité. Non seulement en terme de présence sur les réseaux sociaux mais aussi en termes de cours, de programmes en ligne.  

J’ai compris aussi que le public que j’attirais était essentiellement composé de femmes actives, de mamans. Des femmes qui ont besoin et envie de prendre du temps pour elles, de pratiquer le yoga régulièrement mais qui n’ont pas toujours le temps de se déplacer au studio ou de faire un cours de 2h. 

C’est pourquoi j’ai lancé le programme Woman Reboot, qui dure 7 semaines et qui cible les femmes actives submergées professionnellement et personnellement. Ces femmes qui ont besoin de retrouver un équilibre, de ne plus avoir l’impression de subir leur vie. Ce programme vise à leur donner des outils pour être autonome dans leur pratique du yoga, de leur faire prendre conscience du lien entre le corps et l’esprit et de renouer avec leur confiance en soi. Le programme est mixte et modulable : il y a de la méditation, des postures à faire au travail, des lives, un groupe Facebook d’échanges et de soutien, de la théorie… 

Maintenant que tu as lancé  ton activité officiellement, comment te sens-tu ?

Je me sens enfin légitime d’être prof de yoga. Même si parfois le syndrome de l’imposteur repointe le bout de son nez, c’est vraiment très furtif. Je me sens à ma place, heureuse, épanouie. De nombreuses personnes qui suivent mes cours me font des retours très positifs et c’est très agréable. De plus, le fait d’avoir mon propre studio me donne le sentiment d’être crédible. Je suis fière de mon cheminement et de l’ouverture de cet espace qui me ressemble.

Après j’ai bien sûr des peurs liées à l’insécurité financière, comme la plupart des entrepreneurs je pense. Parfois je me mets la pression pour atteindre mes objectifs au plus vite… Mais je ne regrette rien. Même si un jour le studio doit fermer, je sais que je donnerais toujours des cours de yoga. Peu importe la façon dont je le ferai. Je pense aussi que j’ai une forte capacité à rebondir et à écouter les messages que la vie m’envoie. 

Quelles sont tes pratiques de bien-être ? Comment prends-tu soin de toi au quotidien ?

Je pensais qu’en étant à mon compte je me sentirais plus libre par rapport au fait de prendre du temps pour moi. Mais ce n’est pas forcément ce qui se passe car j’ai toujours envie ou plutôt besoin de travailler sur quelque chose. Donc je m’impose ce temps pour moi. Même si cela ne dure que 5 minutes, je fais cette pause une fois par jour. Pour faire une méditation, quelques postures de yoga, me promener dans la nature, faire une activité créative avec mes enfants…

Est-ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?

Je m’inspire beaucoup des profs de yoga que je suis. Voir leur réussite me donne le sentiment que je peux réussir aussi. Sinon, ma meilleure amie m’inspire énormément car elle a réussi à se créer le modèle de vie dont elle rêvait.   

Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?

Côté perso, on a le projet de se marier avec mon conjoint.

Côté pro, je vais mettre tout en place pour développer mon activité et notamment le studio en cette période hivernale. Mettre en place des partenariats avec des hôtels, avec les acteurs économiques de la station de ski. Et j’aimerais également travailler la partie digitale de mon activité avec la création de nouveaux programmes en ligne et j’espère, un jour, un studio en ligne.

Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?

Si tu fais les choses avec ton cœur, tu réussiras toujours. Suis la voix de ton cœur le plus possible.

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