Margot Corbeaux, doula et naturopathe périnatale

Margot doula et naturopathe
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Naturopathe périnatale, doula, créatrice de bijoux de lithothérapie, Margot Corbeaux fait les choses avec amour et conviction. Depuis bientôt dix ans, elle construit son propre chemin malgré les intempéries de la vie. À l’image de sa marque Rainbow’s Home, elle apporte de la douceur et de la couleur au quotidien des personnes qu’elle accompagne. 

Quel a été ton point de départ ? Ton déclic ?

Tout a démarré il y a une dizaine d’années. J’ai d’abord fait des études de psychologie à la faculté d’Angers. Durant mes années de licence, je me suis rendue compte que ce n’était pas ma vocation. Le métier de psychologue ne me faisait pas vibrer. Notamment parce que j’avais besoin de parvenir à inclure aussi le corps dans la notion de thérapie. Après quelques recherches, je me suis lancée dans une formation de naturopathie à distance. Durant deux ans, j’ai jonglé entre mes cours, les petits boulots mais aussi la fabrication et la vente de bijoux fantaisies.

Proche de la fin de la formation, on m’a proposé des modules de spécialisation et comme j’avais déjà une affinité avec ces question, j’ai décidé de suivre celui sur la santé hormonale et le cycle menstruel.

Tu as ouvert ton cabinet par la suite ?

Et bien non ! Quand j’ai obtenu mon diplôme de naturopathie, je n’avais ni l’envie, ni les moyens financiers ni la sensation de légitimité nécessaire pour ouvrir un cabinet tout de suite. C’est pourquoi j’ai continué à développer mon activité de vente de bijoux, en y incluant au fur et à mesure la lithothérapie. Je faisais des salons du bien-être et des marchés d’artisans pour vendre mes créations et me faire connaître.

Enfin en octobre 2015, j’ai décidé de lancer mes premières consultations de naturopathie en visio ou par mail. Tout s’est mis en place rapidement et fonctionnait bien. Mais en 2017, j’ai dû déménager à Lille, ralentir un peu mon activité et reprendre un travail salarié à mi temps en tant qu’éducatrice dans un collège puis dans un centre social. Cela m’a laissé le temps de reconstruire mon réseau dans une nouvelle région.

En 2018, j’ai choisi de reprendre mes consultations individuelles de naturopathie à plein temps. Pendant deux ans, j’ai aussi l’occasion de faire du collectif, avec des enfants via des ateliers un peu « art-thérapie », des cercles de paroles et des groupes thérapeutiques. Ce que j’ai adoré ! Je décide alors de ne faire plus que du collectif… trois semaines avant le 1er confinement ! C’est ce qu’on appelle avoir du nez…

Comme j’avais mis fin à la majorité de mes accompagnements en individuel, je me suis retrouvée à nouveau à la croisée des chemins. Un mal pour un bien puisque cela m’a donné l’occasion de me former au métier de doula, au périnatal en naturopathie. Mais aussi de m’investir à distance, en tant qu’écoutante pour des lignes d’urgence mises en place pour les femmes victimes de violences conjugales et les personnes LGBT+ victimes de violences intra-familiales.

Sur un plan plus matériel, heureusement, je venais de lancer quelques mois auparavant Rainbow’s Home, une boutique en ligne pour vendre mes créations minérales, en lithothérapie. C’est ce  qui m’a permis de suivre le plus sereinement possible ma formation et de reprendre mes accompagnements de façon plus organisée quand la crise sanitaire s’est calmée.

Pourquoi cette envie de te former au métier de doula ?

Mon envie est née d’un constat simple : naturopathe périnatale est un terme que j’ai toujours trouvé très froid. Quand j’évoquais ce “titre“, les personnes avaient l’impression qu’elles consultaient un docteur, quelqu’un en raison d’un problème. Alors que ce n’était pas le cas. Ce terme et la pratique comme on l’imaginait manquait un peu de chaleur, d’humain…

Par ailleurs, une personne que j’ai croisé plusieurs fois professionnellement est doula et quand j’échangeais avec elle, je me sentais proche de sa pratique.

Maintenant que je suis naturopathe périnatale ET doula, cela rassure les personnes qui ont besoin de chaleur mais aussi celles qui ont besoin de cadre. Et je trouve que cet équilibre me représente bien aussi !

Pour toi c’est quoi une doula  ?

Selon moi la doula a un rôle d’accompagnement à mi-chemin entre la professionnelle et la copine. Elle est à la fois experte puisqu’elle forme et informe les personnes afin qu’elles puissent prendre les meilleures décisions de façon éclairée. Sans adopter pour autant la posture de “sachant” assez caractéristique malheureusement des représentants de la médecine en Occident. C’est aussi une confidente qui accompagne tout au long de la grossesse. Sans le regard de jugement et les conseils mal avisés, parfois blessants ou maladroits, aussi bienveillants soient-ils, de l’entourage.

Finalement à mes yeux, la doula donne les clés aux personnes pour bien vivre leur grossesse, leur accouchement et leur post-partum. Elle écoute, guide, explique, éclaire mais sans jamais imposer.

Aujourd’hui en quoi consiste tes accompagnements ?

Pour être totalement transparente, je suis en pleine période de changements. J’aimerais revenir à ma décision de 2020 et me concentrer sur le travail collectif qui me fait toujours autant vibrer. J’aimerais aussi proposer un contenu plus pédagogique, notamment des interventions dans des structures scolaires ou dans des entreprises.

Du côté des accompagnements individuels, je fais partie de l’aventure Expl.Aura Boussole, un projet de mise en relation entre des particuliers et des praticiens du bien-être. Donc je pense les conserver mais ne les proposer que par ce biais-là.

Dans tous les cas, j’aime l’idée de garder une trame d’accompagnements mais de pouvoir m’adapter, que ce soit en terme de format, de durée ou de contenu, aux personnes que j’accompagne.

Quelles seront les thématiques de tes interventions ?

J’aimerais beaucoup travailler deux thématiques différentes. D’un côté des ateliers naturopathie et des cercles d’échange autour du cycle menstruel, de la périnatalité et du post-partum. Que ce soit dans des structures privées, publiques ou scolaires. D’ailleurs je viens de demander mon agrément Éducation nationale pour développer mes interventions dans le cadre des cours d’éducation sexuelle et affective.

De l’autre, j’aimerais créer des interventions plus pédagogiques que thérapeutiques autour de l’inclusivité. De l’accompagnement de la parentalité Queer, l’accueil des personnes transgenres, faire de la sensibilisation sur les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre auprès de scolaires. L’idée ce serait de former les personnes en entreprise ou à l’école, à avoir le discours et le positionnement le plus inclusif possible !

Cela fait partie de ton engagement féministe ?

Oui je pense ! J’ai toujours été très militante dans ma vie personnelle. À Lille, j’ai fait partie du groupe de collage féministe et j’ai participé à beaucoup de manifestations dans la rue à l’époque. Aujourd’hui mon militantisme est plus calme et il s’exprime à travers cette volonté de former, d’informer et de participer à faire changer les choses.

Mais pas seulement puisque je propose également des accompagnements gratuits, ou en prix libre, autour de l’IVG ainsi qu’autour de la naturopathie en général pour les travailleurs et travailleuses du sexe. 

En parallèle, tu continues la vente de bijoux de lithothérapie ?

Oui toujours ! Je suis super contente quand les personnes que j’accompagne sont intéressées par la lithothérapie. D’ailleurs, j’ajoute toujours une partie sur les pierres dans mon compte rendu de naturopathie.

Ce que je trouve génial, c’est que certaines personnes que j’accompagne ne vont pas du tout s’intéresser ou acheter de pierres. Et à l’inverse, certaines clientes fidèles de Rainbow’s Home ne s’intéressent pas particulièrement à ma pratique de la naturopathie. Ça permet de toucher pas mal de personnes, de multiplier les rencontres, les échanges et les outils utilisés.

Pourquoi Rainbow’s Home  ?

Home” parce que je voulais quelque chose de chaleureux, de réconfortant. Un terme qui reprend l’idée de foyer, d’accueil. Et “Rainbow’s” simplement parce que l’arc-en-ciel est un symbole que j’aime beaucoup. C’est la réunion de la pluie et du soleil et je trouve que cela fait écho aux nombreux paradoxes fascinants de l’être humain.

Dans la Maison de l’arc-en-ciel, chez Rainbow’s Home, j’ai envie d’accueillir tout le monde de façon entière et holistique.

Qu’est ce que ce travail t’apporte au quotidien ? Comment tu te sens ?

En ce moment je vis une chouette période car la crise sanitaire semble vouloir se terminer. Mais aussi parce qu’au bout de huit ans d’entreprise, je me rends compte de la chance que j’ai d’avoir encore autant de choses à faire et à explorer. Mes journées ne se ressemblent pas et pourtant, il y a une sorte de cohérence qui émane de mes activités. Je me sens vraiment libre et alignée et c’est très épanouissant.

Quel est le regard des autres par rapport à ce projet ?

Cela a bien évolué ! Au début, ma mère avait peur de ce qu’allaient dire les gens. En même temps, c’est vrai que je n’avais que dix-neuf ans et je lui disais que j’allais devenir entrepreneure. Je pense qu’à cette époque, l’entrepreneuriat pour elle, c’était réservé aux hommes déjà, et surtout aux personnes qui avaient une famille aisée. Sans compter que la médecine alternative lui faisait un peu peur. Déjà consulter un psychologue c’était surréaliste pour elle. Dix ans après, ma mère est quasi vegan et adepte de la lithothérapie et de l’aromathérapie, ça a été fantastique et tellement réconfortant de la voir évoluer avec moi !

Pour l’anecdote, mon ancienne belle-sœur, qui est encore une très bonne amie, avait à l’époque une marque de vêtements en plein essor et elle ne comprenait pas mes projets d’entrepreneuriat. Pour elle créer avec les pierres et la lithothérapie, c’était « consulter un marabout »… Aujourd’hui, elle est gérante d’une boutique ésotérique en Normandie, c’est une personne avec une grande sensibilité aux énergies et aux capacités médiumniques !

Est ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?

Je trouve l’inspiration principalement dans les gens que je côtoie je pense. Que ce soit ma conjointe qui m’inspire tous les jours, ma famille, mes ami.e.s, d’autres praticiennes ou tout simplement les personnes que j’accompagne. Je suis toujours aussi émerveillée devant la richesse de l’être humain.

Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?

Alors oui un grand projet : partir en vacances à Londres avec ma conjointe ! C’est la première fois que l’on va pouvoir voyager depuis la crise sanitaire. Nos premières vacances ensemble et la première fois que je m’accorde une vraie pause depuis près de deux ans !

Sinon sur le plan professionnel, je vais faire pas mal de collaborations avec d’autres entrepreneuses et créatrices à partir du mois de septembre. Une collection capsule de boucles d’oreilles en lithothérapie, des bracelets en tissu et d’autres avec un système de diffusion d’huiles essentielles… Sans oublier toute la réflexion et la préparation autour de mes interventions en collectif. 2022 sera l’année du changement !

Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?

Quand j’étais plus jeune je suis tombée sur une citation inspirante de Samuel Beckett. Qui est devenue au fil des années un peu comme mon mantra : « Ever tried. Ever failed. No matter. Try Again. Fail again. Fail better ». J’aime cette idée d’essayer et d’échouer pour mieux recommencer. Je ne suis même pas sûre que l’échec existe vraiment en fait, quand on y pense. Je trouve que cela résume bien mes dix dernières années d’activité. Et j’espère que cela sera le cas pour les dix prochaines ! Selon moi, il faut sortir de cette culture de l’échec et du mérite, rien ne sera jamais plus important que de prendre le temps de s’écouter et de prendre soin de soi. Et je suis persuadée qu’il n’y a jamais autant de portes qui s’ouvrent que lorsqu’on pense en fermer une. 

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