Laura Monier, fondatrice de Doula Lova

Doula Lova
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Avec au départ le rêve d’ouvrir un salon de thé, Laura plonge dans la parentalité lorsqu’elle apprend qu’elle attend des triplés. Prise de conscience du peu soin prodigué aux femmes en post-partum, elle découvre le métier de doula. Une révélation, un besoin, celui de soutenir les mères pour mieux les accompagner et les soutenir dans cette période de leur vie.

Quel a été le déclic pour devenir doula ?

La première grande étape a tout simplement été de devenir maman. Une période chamboulante car j’ai appris que j’attendais des triplés. La grossesse et l’accouchement se sont très bien passés mais arrivée en post-partum, j’ai constaté que l’on manquait un peu d’accompagnement du côté des mamans. J’ai accouché en décembre 2019 et en mars 2020, nous étions confinés. Nous nous sommes retrouvés très seuls, pas de visite de nos familles forcément et à peine deux visites de la PMI. Je pensais que cela était dû au contexte. Mais en discutant avec d’autres mères par la suite, j’ai compris que ce n’était pas le cas. Que l’on attende un ou plusieurs enfants, il n’y avait pas plus d’accompagnement.

A cet instant, j’ai compris que je souhaitais changer les choses, aider les mères, et travailler auprès d’elles. Mais je ne connaissais pas encore le métier de doula. Au début, m’est venue l’idée de proposer une plateforme en ligne destinée aux mamans. Un outil de lien entre les professionnels de santé et les familles. En réalisant mon étude de marché, je me suis aperçue que les gens ne connaissaient pas non plus le métier de doula. Par contre, ce que les mères recherchaient correspondaient à ce rôle. C’est-à-dire une personne de confiance pour les accompagner. Un métier encore peu répandu il y a deux, trois ans mais tout pointait vers ce soutien. Comme une révélation, j’ai compris que c’était vraiment cela que je souhaitais incarner. J’avais envie d’être cette personne de confiance, qui soutient les mamans et les familles à travers Doula Lova.

Quel accompagnement proposes-tu ?

Je suis doula et doula post-natale. Je propose un accompagnement émotionnel, basé sur l’écoute. Je vais être à l’écoute des mamans, être présente pour les soutenir, échanger sur leurs émotions et ressentis. Tout est légitime et en parler soulage. Je suis là en tant que doula pour accueillir toutes ces émotions. Je suis également présente en soutien logistique, et pratico-pratique. Lorsque je me rends chez une maman, je vais cuisiner et lui  proposer du temps pour elle avec un massage, des soins comme un serrage du bassin. Si elle a besoin de faire une sieste, prendre une douche, je peux également veiller sur le ou les enfants pour qu’elle puisse souffler.

Pour Doula Lova, je fonctionne avec des créneaux de trois heures pour être vraiment présente et prendre le temps. La formule qui plaît le plus c’est une session de trois heures par semaine pendant trois semaines. Les premiers temps, les familles aiment rester dans une bulle. Surtout qu’avec l’allongement d’un mois du congé paternité / co-parent, c’est un temps dédié à la famille. J’interviens en général au deuxième mois quand le co-parent reprend le travail. Je suis un nouveau support pour retrouver un rythme, un peu perdu quand la maman se retrouve seule.

serrage de bassin

Qu’est ce qui te plaît le plus dans le métier de doula ?

Tout d’abord, j’aime être au contact des femmes. J’ai ce truc, de vouloir prendre soin de mes proches, des personnes qui m’entourent, de mes amis. Être là pour écouter, soutenir, c’est naturel pour moi. Je le fais sans poser de questions, je pense que c’est inné. J’apprécie être dans l’intimité des gens en post-partum car la discussion est différente que dans un cabinet. Une relation de confiance se crée avec cette approche. Je me glisse telle une petite souris chez eux pour apporter bien-être et réconfort.

Pourquoi le choix du nom Doula Lova ?

J’ai choisi le mot doula pour être tout de suite descriptif de ce que je suis et que les gens se familiarisent avec. Que ce mot doula, soit connu et reconnu. Et Lova pour la notion de love, amour en anglais, tout cet amour que j’amène dans mon accompagnement. J’aime les gens tout simplement, donc je souhaitais le transmettre à travers mon nom. Cela fait également écho au fait de se lover, prendre soin de la personne, être l’épaule qui réconforte. On y ressent douceur, une atmosphère ronde et enveloppante qui reflète le soutien que j’apporte.

Avoir des triplés joue-t-il dans ton métier de doula ?

Si je suis doula aujourd’hui, c’est en partie grâce à mes triplés car je ne connaissais pas l’univers de la maternité auparavant. Mais je ne vais pas être la personne qui donne des conseils parce que j’ai eu des triplés. On va souvent me poser des questions et je peux, en effet, partager mon expérience. Mais mon but n’est pas de dire comment j’ai fait mais plutôt d’entourer les mamans pour qu’elles se fassent confiance.

Comment concilies-tu ta vie de maman et de doula ?

Laura Monier doula

Ce n’est pas évident, mais ce n’est pas maman et doula qui est difficile mais plutôt maman et entrepreneure. Je n’avais jamais été à mon compte, donc je continue d’apprendre beaucoup de choses. Je suis dans une optique de prendre mon temps également. Je me suis occupée pleinement de mes enfants pendant trois ans donc la première année en tant que doula était une transition entre eux, mon métier et moi. Je devais prendre du temps pour moi, savoir comment évoluer et ce que je souhaitais proposer. Aujourd’hui, c’était la deuxième rentrée donc plus facile et j’ai envie de m’investir plus dans ce projet. Après cela reste du jonglage comme toutes les mamans !

Est-ce que ce changement a été difficile ?

Oui, car je ne me voyais pas entrepreneure. Le manque de confiance en moi me disait que c’était impossible, qu’il fallait être multi-casquettes et que je n’étais pas sûre de pouvoir gérer. Passer le cap, se lancer et créer mon auto-entreprise n’a pas été simple. Mais en même temps, j’avais cette envie tellement forte de soutenir les femmes. Changer leur accompagnement, quasi inexistant en post-partum m’a poussé à me dire : allez j’y vais ! C’est un challenge mais quand on le relève c’est également très gratifiant.

Est ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ? 

Je ne sais pas trop, je n’ai pas de modèle particulier, je puise à droite à gauche chez des personnes inspirantes. Pas que des doulas d’ailleurs. Je n’ai pas forcément de nom en tête mais je vais naturellement vers des personnes authentiques, et qui partagent les mêmes valeurs que moi.

Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?

Je vais prochainement m’associer avec plusieurs personnes pour développer deux projets différents. Je  ne veux pas en dire trop car c’est encore secret mais l’idée est d’aller plus loin dans l’accompagnement en post-partum. Cela concerne toujours les mamans, en post-partum immédiat mais aussi plus tard. Ce sera génial pour qu’elles puissent déconnecter et prendre soin d’elles.

Sur le plan perso, il y a un mariage en préparation !

Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?

De mon côté, je dirais d’arrêter de me mettre des barrières et d’avoir peur. Tant que j’y mets tout mon coeur, je vais y arriver. De manière plus générale et par rapport à mon métier je dirais de ne pas laisser les mamans toutes seules. Ne pas juger et les cocooner !

Photos © louvedes_bois

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