Intermittente du spectacle à la tête d’une compagnie pendant douze ans, Fanny développe l’expression de soi à tous les niveaux. Aujourd’hui elle accompagne les personnes en quête de leur juste place grâce à de nombreux outils comme la thérapie intuitive. Une continuité à une enfance baignée de développement personnel autour de la philosophie yogique, l’ayurvéda, des fleurs de Bach ou encore d’une éducation Montessori.
Quel a été ton point de départ ? Ton déclic ?
J’ai grandi dans l’univers du développement personnel, et ma maison est ainsi remplie de livres. Je pense que je pourrais avoir une bibliothèque sur le sujet ! Enfant, j’en lisais beaucoup, puis adulte j’ai voulu aller plus loin. D’abord approfondir pour mon apport personnel mais aussi, pourquoi pas, pour une autre application plutôt professionnelle. Et puis, le fait d’aider les autres m’était familier. Je voyais ma mère prodiguer du bien-être en tant que professeure de yoga. De mon côté, avec le théâtre j’avais le sentiment de créer du lien et j’aimais, lorsque je découvrais une nouvelle chose, pouvoir le communiquer. Chaque nouvelle lecture est source de partage.
Avec cette soif d’apprendre, additionnée de maux de ventre dont je ne trouvais pas la cause, j’ai décidé de travailler sur moi. Et pendant deux années, je me suis rendue tous les mois à Nantes, pour me former à la vision intégrative, dont j’avais entendue parler par des amis de la famille. Cela a été un sacré parcours, quatre jours à chaque fois très intenses. C’était une thérapie très profonde. J’ai obtenu ma certification, mais à la base je ne pensais pas l’utiliser de façon professionnelle.
Qu’est-ce que la vision intégrative ?
La vision intégrative est une discipline qui prend en compte la personne de façon holistique, globale. C’est un véritable outil d’évolution. Les personnes viennent en consultation et nous utilisons la spirale dynamique, les quadrants de Wilber, l’analyse de rêve, la symbolique, la relaxation, le génogramme, l’ennéagramme qui permettent de les observer dans leur globalité. Et c’est dans ce sens que c’est très intéressant car l’on va pouvoir établir des liens. Pendant la formation, nous avons balayé énormément de concepts philosophiques et psychologiques. La personne arrive à un moment donné mais elle est en constant changement. Elle se transforme et nous en tenons compte. C’est comme si les gens entraient en thérapie, faisaient un pas de côté pour avoir un autre regard. Personne ne se connait mieux que la personne elle-même et moi je suis là pour lui donner un aperçu. Parce que j’ai le filtre de l’outil.
Qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Je suis sortie de cette formation, avec moi aussi un autre regard sur moi-même et la vie en général. J’ai ouvert les yeux. J’ai repris ma compagnie de théâtre mais le covid est survenu et avec le confinement, le domaine de la culture s’est entièrement arrêté. Alors j’ai pensé à créer des cercles de femmes en ligne. Cela a très bien fonctionné, et ces rendez-vous de bien-être étaient appréciés. Je me suis rendue compte que j’aimais beaucoup faciliter. Mon expérience théâtrale n’était pas loin car j’avais l’habitude des énergies de groupe. Je me suis dit que c’était peut-être le moment de me lancer avec la vision intégrative. J’ai commencé par quelques consultations pour tâter le terrain puis le bouche à oreille a fonctionné et je me suis rendue compte que j’aimais cela énormément.
Mais l’été dernier, cela ne suffisait pas et j’avais besoin d’un outil en plus. Je cherchais quelque chose lié à l’intuition car mon approche était très cérébrale. Je suis alors partie sur une formation en thérapie intuitive. Une technique psycho-énergétique et émotionnelle qui permet de libérer facilement et avec précision les schémas inconscients et les mémoires qui nous bloquent. À mon retour je n’ai fait que ça ! Pour me tester, pratiquer et c’est un vrai régal.
Aujourd’hui c’est comme si je disposais d’une grosse boîte magique remplie d’outils que je peux choisir en fonction du désir des client.e.s. J’aime mélanger les pratiques pour être au plus proche des besoins. Les outils sont d’ailleurs très orientés par notre personnalité je pense. Les sensibilités sont différentes et j’ai la chance de pouvoir pratiquer comme je le sens, avec à côté des cercles et sûrement d’autres activités par la suite.
Avec qui travailles-tu le plus ?
J’ai une clientèle plutôt féminine. Je remarque qu’il y a un côté initiatrice chez les femmes. Est-ce qu’aujourd’hui les femmes ont besoin de prendre la parole ou de trouver leur place parce qu’elles ne l’ont pas eu pendant longtemps ? C’est un sujet dont je n’ai pas la réponse mais peut-être est-ce une piste de réflexion. En tout cas, les femmes se mettent en mouvement vers elles-mêmes de manière assez forte. Cela peut être également lié à une énergie venant de moi. L’effet miroir est souvent très présent, on ne vient pas suivre une thérapie avec quelqu’un par hasard.
Par contre, lors des cercles, c’est très amusant car j’observe que ce sont des femmes qui viennent faire des choses pour la première fois. Au théâtre j’appréciais le public adolescent qui a cette fraîcheur, cette naïveté et de l’émerveillement. Je ressens de nouveau cette ambiance. Je dois avoir un côté “thérapeute des premières fois” ! Et puis la crise a appelé au changement, à la remise en question et du coup, les gens viennent chercher des réponses.
Une pratique m’intrigue, l’ennéagramme, peux-tu en dire plus ?
Je n’en parle pas spontanément, dans le sens où je ne suis pas certifiée en ennéagramme mais c’est outil que j’ai pratiqué pendant ma formation de vision intégrative. C’est un outil de cœur, une véritable grille de lecture. Il existe d’ailleurs d’autres grilles de lecture de ce type comme le Human Design, la numérologie, l’astrologie orientée sur la manière dont tu es dans le monde. L’ennéagramme regroupe neuf types de personnalités mais seule la personne est en capacité de dire quelle type de personnalité elle est. Jamais je ne dirais à une personne qu’elle est telle base ou numéro. D’ailleurs, il n’y a pas de restriction et l’outil reste évolutif. C’est une pratique très sympa pour la praticienne car lorsque je sens une affinité avec une certaine base, je peux plus facilement comprendre la réflexion de la personne, amener mes questions d’une autre manière. Cela me permet d’affiner mon accompagnement. Cela m’apporte plus d’empathie encore.
Comment se passe un accompagnement ?
Les séances sont très personnelles. Avec la thérapie intuitive, les personnes viennent en général pour une seule consultation avec un objectif. Par exemple : me libérer de mon stress. On va travailler et faire le point à la fin de la séance pour déterminer si le stress est complètement libéré. Si besoin, on peut refaire une séance mais pas forcément. Il est également possible de venir pour un accompagnement de thérapie intuitive long pour aborder diverses problématiques. Je suis des femmes depuis maintenant deux ans qui viennent régulièrement où là, le travail est complètement différent.
La première rencontre repose souvent sur un feeling et la suite, le rythme, les outils, ce sont elles qui décident. On co-construit ensemble et j’adore. Il y a un accompagnement pour chaque femme. Il en est de même le temps d’un cercle, parfois elles vont en faire plusieurs d’affilés à la recherche de quelque chose d’intense ou parfois un seul. Chacune sent à quel endroit cela est juste pour elle.
Par rapport aux cercles justement, les inscris-tu à travers des thématiques ?
Jusqu’ici j’ai plutôt instauré des thématiques mais je sens que j’ai envie de m’orienter vers la parole libre. Depuis le début je mets en place un temps de parole, une méditation, parfois des activités créatives comme la réalisation d’une vision board, un tirage de carte etc. Aujourd’hui j’ai envie de voir quelle est l’énergie, si nous sommes juste dans la parole. Car je sens que les gens ont besoin d’être moins sollicités, d’être moins dans le FAIRE et plus dans l’ÊTRE. Les cercles sont une écoute active, où l’on n’intervient pas, ce qui est très rare dans la vie de tous les jours. Ne pas avoir de conseils, de jugement. Cela fait beaucoup de bien de pouvoir déposer sa réalité.
Comment te sens-tu aujourd’hui avec toutes ces activités ?
Mon moteur principal est la joie et quand je suis au bon endroit je la ressens. Pratiquer aujourd’hui comme je le fais m’en apporte beaucoup et je me sens utile. Cela donne du sens, j’ai l’impression d’activer beaucoup de choses en moi. J’ai le sentiment d’être nourrie à pleins d’endroits, spirituellement, mentalement et corporellement avec une certaine vibration. Je me sens connectée aux personnes en face de moi, que ce soit pendant les séances ou lors des cercles.
Est-ce que tu as l’impression d’être encore en train d’apprendre, d’évoluer ?
Oui, tout le temps et j’ai d’ailleurs toujours envie d’apprendre. Mais il faut que j’arrête un peu car je dois avoir vingt-cinq onglets ouverts sur mon ordinateur ! C’est assez terrible cette pensée en arborescence, fatigante et pourtant très naturelle. Parfois j’ai besoin d’éteindre mon ordinateur sinon il bugge avec toutes ces recherches ouvertes. J’ai le sentiment que chaque journée pourrait être source d’apprentissage. Par contre, ce que l’on ne dit pas assez c’est que dans l’univers du bien-être nous sommes aussi entrepreneur, et cela est un autre autre métier qui n’a rien à voir. Bien qu’il y ait cette indépendance, cette gestion de la communication et de ses revenus en étant intermittent du spectacle, la mentalité avec la micro entreprise du bien-être est totalement différente, avec un réel apprentissage.
As-tu eu peur de te lancer ?
Soyons très honnête, j’ai eu très peur de me lancer. Je m’étais habituée à mon rôle depuis douze ans et comme chaque personne qui vit quelque chose pendant longtemps, il y a une routine et une sécurité intérieure qui se met en place. Une certaine maîtrise, alors qu’aujourd’hui je ne maîtrise pas. Il y a beaucoup de choses qui se rejoignent et beaucoup que je ne connais pas donc les papillons dans le ventre sont toujours présents. La peur est là, elle me booste mais parfois elle me fait cogiter la nuit.
Quel était le regard des autres par rapport à cette décision ?
C’était tout à fait normal car baignant dans cet univers depuis longtemps, personne n’a trouvé cela bizarre. J’étais déjà l’amie qui écoutait, conseillait des heures en soirée dans un canapé pourtant au milieu de la foule et connaissait la vie de la personne sur le bout des doigts à la fin. Cette évolution n’était pas étonnante du coup, pour moi ou ma famille.
Est ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?
Mon moyen de me nourrir sont les livres, donc j’aurais tendance à dire que chaque livre est une source d’inspiration, chaque auteur. Camille Sfez par exemple, ou Cécile Calichon qui a développé la thérapie intuitive. J’apprécie beaucoup les formateurs du centre de l’ennéagramme et chaque personne qui a partagé ses outils est très inspirante pour moi. Mes enfants sont également une grande source d’inspiration au quotidien, ils me remettent en question et j’apprends beaucoup d’eux.
Dans mes sources d’inspiration il y a aussi ma mère, qui nous a tellement donné le droit de se lier à cet univers du bien-être et à la connexion de soi. Ce qui était assez révolutionnaire à l’époque. J’encourage mes enfants, dans ce sens, à s’interroger. Et nous discutons de l’adolescence, “que va t’il se passer dans mon corps?”, le rapport aux règles, la nature etc. J’aimerais un jour organiser des cercles mères-filles, autour de la transmission. La maternité est très importante pour moi et c’est un grand parcours dans ma vie. Pourquoi pas un cercle pour les mamans, leur donner la possibilité de venir déposer leur rapport à la maternité, car c’est souvent une part de la vie très puissante.
Et justement la suite, c’est quoi ?
Côté professionnel, je pense avoir à peu près vingt milliards d’idées que j’ai envie de réaliser, presque tout de suite ! J’ai envie de créer des cercles de rêves, je souhaiterais développer des programmes en ligne pour toucher plus de gens. Continuer de me former, à l’EFT notamment pour disposer d’un outil supplémentaire de libération émotionnelle.
J’espère construire des partenariats, car c’est parfois un peu pesant d’être seule. Cela me ferait plaisir de créer des liens avec des gens. Je ne sais pas encore de quelle manière mais je pense que cela pourrait être très joyeux.
Un premier échange sera une retraite organisée à l’automne avec la coach Caroline Taconet. En préparant, cela fuse des deux côtés et c’est un vrai bonheur de co-créer. Voilà, je sens que je me tourne fortement vers la co-création en ce moment. Et pour finir, peut-être réfléchir à des ateliers pour les jeunes, à l’âge où l’on a besoin d’être épaulé, accompagné car je sens qu’il y a quelque chose à cet endroit là.
Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?
Je pense que cela serait un message en lien avec le rêve. Avoir l’audace de rêver et se donner les moyens de réaliser son rêve. Si chacun pouvait vivre son rêve, chacun serait à sa juste place et je pense que les gens rayonneraient et seraient plus heureux.