Chloé Hennart, fondatrice de Daya yoga

Chloé Hennart fondatrice Daya Yoga
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Après des études en communication, Chloé Hennart se sent perdue, sans but. Alors qu’elle est en plein questionnement, elle pousse la porte d’un studio de yoga et c’est la révélation. Elle veut devenir prof de yoga et décide de partir se former en Inde. Quelques années et voyages plus tard, elle retourne s’ancrer à Lille. Puis en octobre 2022, elle fonde Daya Yoga, son entreprise à travers laquelle elle veut aider les autres à (re)trouver leur chemin.   

Comment a commencé ta passion pour le yoga ?

À la fin de mes études, je n’avais pas envie de trouver un CDI car j’avais peur de me sentir enfermée, bloquée. De plus, mon diplôme en poche, je n’avais pas vraiment de but, je me sentais un peu perdue. J’ai donc décidé de tout quitter, mon appart, mon mec, ma ville et je suis venue m’ancrer pendant quelque temps dans la métropole lilloise. 

Pendant quelques mois, j’ai pris un job dans la restauration. Et il se trouve qu’à côté de mon appartement à Lille, il y avait un studio de yoga. Pour calmer mon anxiété et pour traverser cette période de doute, j’y suis allée. Notamment parce que j’avais déjà suivi des cours par intermittence pendant mes études et que c’était une activité qui m’appelait. Je n’y était pas fidèle, mais j’y revenais sans cesse. Alors que là, tout de suite, ça été le coup de foudre ! Cela m’a mise face à mes problèmes, mes questionnements tout en m’en libérant. Et je me suis vraiment sentie en confiance avec la prof qui donnait des cours. Il y avait une vraie affinité, un réel échange et cela faisait toute la différence.

En parallèle dans mon job, j’ai eu un coup de foudre amical avec une collègue. Au bout de 2 mois, je lui propose de partir en Inde avec moi et elle accepte ! Nous voilà donc parties pour 6 mois en Inde. Là-bas je suis allée dans des ashrams, j’ai fait des retraites Vipassana… Je me suis vraiment plongée dans cet univers spirituel. A tel  point que j’y ai passé mon diplôme de prof de yoga !   

Ton voyage a continué par la suite ?

Oui ! C’est vrai que je rêvais de voyager depuis que j’étais petite alors c’était le moment ou jamais. Avant mon départ pour l’Inde, je m’étais remise avec mon copain et il m’a rejoint sur place. On a fait l’Asie en sac à dos, puis on est rentrés avant de repartir travailler en Suisse pour gagner un peu d’argent. Puis on est partis vivre 1 an au Canada. Je voulais rester plus longtemps, acheter un van pour descendre en Patagonie mais malheureusement le COVID est arrivé. On est donc restés confinés à Montréal et c’était difficile d’être loin de nos proches pendant cette période anxiogène…

Aujourd’hui tu as expérimenté une nouvelle façon de vivre ?

Oui je teste la vie de sédentaire (rires). Avec mon conjoint, nous louons une maison alors c’est très différent du voyage en sac à dos ! 

Mais justement ça été l’occasion pour moi de lancer mon activité de yoga et devenir prof à plein temps. Puis j’ai fondé Daya Yoga en octobre 2022 !

Pourquoi le nom Daya Yoga ?

Je cherchais un nom qui avait du sens pour moi. Or en sanskrit Daya signifie Amour. Ce qui fait écho à ma relation avec le yoga et ce qu’il représente pour moi. C’est la raison pour laquelle je me lève chaque jour et je vais travailler.

Pourquoi as-tu eu envie de devenir prof de yoga ?

J’ai tellement été touchée par l’approche et la philosophie de mon ancienne prof de yoga que j’ai eu envie d’aider les autres comme elle, elle m’avait aidée. À travers mon enseignement et mon expérience, j’ai envie d’aider les femmes à traverser les doutes et les épreuves de la vie. C’est vraiment ça qui m’anime, pouvoir accompagner les femmes dans des périodes de vie charnières, pouvoir leur donner des outils pour trouver la force et les ressources en elles.

D’ailleurs pour la petite anecdote, je donne actuellement des cours dans le studio de yoga qui est à côté de mon ancien appartement à Lille (rires).

Quelle est la pratique de yoga que tu préfères, qui te parle le plus ?

Personnellement j’enseigne le Hatha yoga qui mélange les exercices de respiration, la pratique posturale et la méditation. C’est une approche globale qui me parle beaucoup. Surtout qu’en tant que personne anxieuse qui pense à 1000 à l’heure, c’est une pratique qui me permet de revenir à mon corps, de m’ancrer dans le moment présent. J’aime les pratiques calmes et douces. 

Où enseignes-tu ? 

Je donne des cours dans le Vieux-Lille, à St-André, à Wazemmes ou encore à Fives. Je pratique dans des studios de yoga, dans des tiers-lieu ou dans des lieux socio-culturels. Je touche un panel de personnes très varié, c’est cela qui est très intéressant avec le yoga. Dans certains centres sociaux, le prix de la séance est dérisoire et je trouve cela important de donner accès au bien-être aux personnes qui n’en ont pas forcément les moyens. C’est cela l’essence même du yoga, l’accessibilité de la pratique.

Quel est ton rêve avec Daya Yoga ? 

À terme j’aimerai, avec mon copain et des amies, fonder une communauté. Un endroit au cœur de la nature où l’on vivrait en autonomie. J’aimerai avoir une yourte pour y enseigner le yoga et accompagner les femmes. Mais bon ce n’est pas pour tout de suite (rires). 

Comment prends-tu soin de toi au quotidien ?

Pour être honnête ces derniers temps j’ai oublié de prendre soin de moi. Même si cela commence à revenir petit à petit. Je me suis lancée à corps perdu dans mon entreprise et j’ai du mal à trouver mon équilibre. Je n’ai pas encore trouvé le temps de faire du yoga uniquement pour moi mais je fais quelques méditations guidées pour m’apaiser.

Sinon j’organise des cercles de femmes et cela me procure un bien fou. Même si en tant que facilitatrice on ne reçoit pas la même énergie et que l’on en donne beaucoup, cela fait du bien d’écouter les autres. De déposer ce que l’on ressent soi-même.

Et la spiritualité dans tout ça ?

Dernièrement j’en ai eu ras le bol de tout ça (rires) ! Non plus sérieusement c’est l’aspect développement personnel, devenir la meilleure version de soi-même qui m’a agacée. Je trouve que l’on subit suffisamment d’injonctions au quotidien alors inutile d’en rajouter. Aujourd’hui j’aborde toutes ces techniques de bien-être avec une vision plus politique, plus militante. J’essaye de garder mon esprit critique face à des concepts qui sont trop réducteurs comme par exemple le féminin sacré, qui continue de participer à l’essentialisation des femmes. Donc j’ai fait un peu le tri dans ces pratiques pour ne garder que ce qui me faisait du bien personnellement. Par exemple, je tire les cartes d’oracle tous les lundis pour obtenir des réponses à mes questions. C’est comme le tarot de Marseille et l’astrologie qui me guident au quotidien car ils mettent en lumière les réponses que j’ai déjà au fond de moi. 

Maintenant que tu as lancé ton activité officiellement, comment te sens-tu ?

Bien en ce moment car le Printemps me redonne de l’énergie (rires) ! Plus sérieusement, en tant que personne hypersensible c’est parfois difficile de gérer l’ascenseur émotionnel de l’entrepreneuriat. J’essaye donc de prendre un peu de distance, d’avancer étapes par étapes de lâcher-prise au quotidien. J’apprends aussi à gérer mon sentiment de culpabilité quand je ne travaille pas et mon syndrome de l’imposteur. J’apprends tellement sur moi même depuis que j’ai lancé Daya Yoga, c’est incroyable de me découvrir patiente par exemple !

Quel est le regard des autres par rapport à ton activité?

Je pense que j’ai du support, de l’amour. Mes amies découvrent ma vraie nature car comme j’étais toujours en voyage, je les voyais juste pour faire la fête et en coup de vent. Et c’est vrai que dans ces occasions, tu as tendance à porter un masque. Alors qu’aujourd’hui je suis ancrée et alignée avec mon activité, je me sens vraiment moi-même. Mes proches voient que je suis à ma place et me soutiennent à 100%. J’en profite et j’engrange un max d’énergie positive. 

Est-ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?

Mon ancienne prof de yoga, qui est donc devenue ma collègue. Elle m’inspire énormément. Mes amies aussi, elles sont une source d’inspiration quotidienne. Je les admire beaucoup. Ma grand-mère aussi. C’est un peu mon modèle ultime, elle est tellement forte et sensible à la fois, j’espère avoir hérité de son caractère ! 

Sinon les figures féministes françaises comme Victoire Tuaillon, fondatrice du podcast Les couilles sur la table ou encore Judith Duportail, qui a fait un parcours PMA solo. Camille Teste m’inspire également beaucoup dans l’univers du Yoga.  

Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?

J’aimerai développer l’aspect social du yoga. Je souhaite que chacun puisse accéder aux relaxations, aux respirations et à la détente. En fait, rendre le yoga accessible aux personnes qui n’ont jamais osé en faire ou qui n’ont pas les moyens et qui veulent prendre soin d’eux. Promouvoir un yoga accessible, inclusif et féministe ! 

Je suis également en train de créer un concept d’accompagnement pour les femmes en individuel, cela serait des séances de deux heures environ qui mélangerait yoga, méditation sonore, yoga nidra, astrologie, oracle et autres surprises. Un vrai accompagnement holistique mais ancré dans la réalité de la personne.

Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?

J’aurais aimé pouvoir laisser un message à mon moi d’il y a dix ans. Je pense que je lui dirais ” Tu n’es pas seule, tu es soutenue. Tu vas finir par trouver ton chemin alors garde confiance !

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