Passionnée par les étoiles, Cathy Roure dit adieu à son rêve de devenir contrôleur aérien pour suivre des études de pharmacie. Titulaire pendant neuf ans d’une pharmacie, elle sent que quelque chose ne fait pas sens. Pour se sentir plus libre, elle fait le choix de travailler pour les autres. Jusqu’à ce qu’une rencontre et la découverte de la PNL, programmation neuro-linguistique, transforme sa vie. Aujourd’hui thérapeute, elle aide les personnes à prendre du recul et à se reconnecter à elles-mêmes.
Quel a été ton point de départ ? Ton déclic ?
J’ai toujours senti que quelque chose en moi n’était pas totalement aligné avec mon travail. Ce qui me plaisait en pharmacie, c’était cette possibilité d’accompagner les gens. De leur faire du bien. Pas de leur vendre du Doliprane et de la Biafine…D’ailleurs pendant longtemps je ne comprenais pas pourquoi les personnes les plus malades se tournaient toujours vers moi. Jusqu’à ce que je comprenne que j’étais plus dans l’aide et dans l’accompagnement que dans le commerce.
Heureusement en 2008, j’ai fait la rencontre d’une personne et psychothérapeute exceptionnelle, Addie. Pendant quatre ans, j’ai suivi sa formation en PNL. Son enseignement m’a sauvé la vie. Aujourd’hui encore je lui demande régulièrement des conseils même si elle a pris sa retraite.
Par la suite, j’ai commencé à faire des consultations de PNL tout en exerçant à côté mon métier de pharmacien. Maintenant que mon fils a fini ses études, je peux m’y consacrer à plein temps. Et c’est un vrai bonheur de faire ce que j’aime, d’être moi au quotidien.
En quoi consiste la PNL ?
Alors ce n’est pas un groupe de rap ! (rires)
Le terme PNL signifie programmation neuro-linguistique. Histoire de rassurer les personnes, j’explique rapidement que cela permet de prendre du recul. Cet outil existe depuis les années 70 et a été mis au point par un mathématicien et un linguiste qui cherchaient à comprendre pourquoi certaines personnes réussissent tout dans la vie tandis que d’autres non. Après plusieurs années de recherches, ils se sont rendus compte que le choix des mots avait une grande influence sur cette réussite ou non réussite.
En effet, nous avons tous des automatismes et des croyances profondément ancrées en nous. Par exemple, faire ses courses tous les jeudis ou faire le ménage avant de recevoir des gens chez soi. L’inconscient adore les habitudes car cela le rassure. C’est le côté neuro. Ces automatismes se traduisent aussi par un champ lexical et un choix particulier de mots. C’est le côté linguistique.
Donc en consultation de PNL, on cherche à déprogrammer ses croyances. Certains mots tels que ” je dois ” ou ” il faut ” sont interdits car ils génèrent des automatismes et des comportements sources de mal-être. Par exemple, lors d’une de mes premières séances de formation, la formatrice nous a donné une liste de mots à interpréter. Le premier était le mot ” mer “. Moi tout de suite cela m’évoque la liberté. Mais pour ma voisine c’était le ” soleil ” et mon voisin “la noyade“. Finalement même des mots très simples peuvent être interprétés différemment en fonction des expériences de chacun.
La PNL permet de prendre du recul, de mieux communiquer et de se reconnecter à soi et ses valeurs.
Comment accompagnes-tu les personnes ?
J’accompagne pas mal de personnes différentes. Au cabinet, des enfants, des adultes, et des couples. Au début, je recevais beaucoup de femmes en consultation mais depuis quelques années, la tendance commence à s’inverser. Sans doute parce que les hommes ont aussi envie de se comprendre…
Durant la première consultation, qui dure en général une heure, je demande toujours quel est l’objectif de la personne. Et dans 98% des cas, on va finir par travailler totalement autre chose. Parce qu’à travers notre échange, certaines expériences et/ou difficultés inconscientes remontent à la surface. Ce travail se fait la plupart du temps en plusieurs séances mais les patients sont libres d’arrêter et de partir de la consultation dès qu’ils le souhaitent. D’ailleurs, ils choisissent le rythme des séances. C’est important pour moi de leur laisser cette liberté. Je leur donne les clés pour avancer mais c’est à eux de prendre en main leur changement.
J’anime également des ateliers en entreprise afin de permettre aux équipes de mieux communiquer entre elles.
Quels sont les mots interdits en PNL ?
Alors il y a l’expression ” je vais essayer ” et ” je vais peut-être y arriver “, parce que lorsqu’on les utilise, l’esprit sait déjà qu’il ne va pas se passer grand chose. Il est préférable de dire ” je fais “, ou ” je vais réussir “.
” Il faut “, ” je dois ” et ” je suis obligé ” car ils sont associés à une contrainte. Ces mots sont paralysants. Oui dans la vie nous avons certaines obligations évidentes. Mais nous avons tendance à utiliser ces termes pour désigner des activités qui n’en sont pas. Nous ne sommes pas obligés de rester dans une vie qui ne nous convient pas.
Mais cela reste très complexe de ne pas employer ces mots. Même moi, après plus de 10 ans de pratique, je dois parfois me concentrer pour ne pas en utiliser certains.
En tant que thérapeute en PNL, utilises-tu ta formation de pharmacien ?
Quand j’exerce mon métier de thérapeute en PNL, je ne donne pas de conseils de pharmacien. Notamment pour ne pas perturber et embrouiller la personne.
Mais quand la consultation est terminée, il m’arrive de donner quelques recommandations en aromathérapie et en phytothérapie. Un peu comme une amie qui a testé, apprécié une plante ou une huile essentielle et qui l’a conseille à son entourage.
Et toi, comment prends-tu soin de toi ?
Tout d’abord je me respecte. D’un point de vue alimentaire, j’écoute mon corps et je mange ce qui est bon pour moi. Au niveau de mes ressentis et de ce que je vis, je suis toujours en accord avec moi-même. Je prends ce qui est bon pour moi. Par exemple, le soir mon téléphone et mon ordinateur de boulot sont éteints. Même si je sais qu’il y a des messages, je les écoute et j’y réponds le lendemain. Idem dans ma vie sociale. Avant de dire oui à tel événement ou telle activité, je prends le temps de réfléchir. Je ne dis pas que je suis disponible ou que je serais présente sans écouter d’abord mes besoins et envies.
La PNL nous apprend à dire non et savoir dire non c’est la plus belle des libertés.
Qu’est ce que ce travail t’apporte au quotidien ? Comment te sens-tu ?
Maintenant que je me consacre entièrement à mon activité de thérapeute, je me sens totalement moi. Je suis dans ma vie et mon corps ne m’envoie plus de signaux.
La certitude m’a toujours déplu, enfermée. Alors que l’incertitude me donne des ailes.
Quel est le regard des autres par rapport à ce projet ?
Dans le milieu médical…catastrophique ! Déjà quand je suis passée de titulaire à salariée, les autres chefs d’entreprise voyaient ce changement comme une régression. Alors que pour moi c’était l’expression de ma liberté. Mais alors quand j’ai dit que j’allais entamer une formation de PNL et devenir thérapeute…on m’a prise pour une personne complètement perchée. Les gens avaient peur du regard des autres à ma place. Alors que j’étais droite dans mes bottes. Et quand j’ai rajouté mon don à soigner des brûlures avec les mains (un don transmis par mon arrière grand-père), on m’a prise pour une sorcière vaudoue voire une folle (rires). Mais cela me va très bien car j’assume et je me sens à ma place.
Est-ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?
Mon principal modèle c’est Addie Reed-Coissard, la personne qui m’a formée à la PNL et que je connais maintenant depuis plus de 10 ans. C’est un exemple de vie qui m’a apporté énormément.
Après toutes les rencontres sont enrichissantes. Sur les réseaux sociaux, j’échange beaucoup avec les autres.
Sinon j’adore la lithothérapie. La texture et la couleur des pierres m’attirent, m’apaisent.
Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?
Côté pro, continuer et approfondir ma pratique de thérapeute. Je viens juste de commencer une formation de Pierre Meunier sur les angoisses. Faire des ateliers en entreprises même si je préfère les consultations individuelles car l’échange est plus intime, plus fort.
Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?
” Soyons heureux ! “