Blandine Hazard, fondatrice de Vieille Paillette

blandine fondatrice de Vieille Paillette
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Après des études dans la mode et un voyage de sept mois en Angleterre, Blandine Hazard rentre dans la vie active en tant que visual merchandiser. Passionnée par son métier, une idée lui trotte néanmoins dans la tête : celle d’ouvrir un concept-store de créateurs. De nouveaux voyages et un master en communication digitale plus tard, elle se lance enfin et crée Vieille Paillette. Un concept-store qui rassemble des designers du monde entier avec un univers ludique et coloré.

Quel a été ton point de départ ? Ton déclic ?

J’ai vraiment eu l’idée d’ouvrir un concept-store de créateurs durant ma troisième année d’études à Esmod. J’adore mettre en avant les personnes qui ont du talent. Je trouve qu’il faut une sacrée dose de créativité pour imaginer un concept, créer sa marque ! Mon envie était vraiment de mettre en lumière des créateurs et des créatrices que l’on ne voit pas partout.  

Mais je ressentais le besoin d’avoir plus d’expérience, de découvrir de nouveaux horizons avant de me lancer. C’est pourquoi je suis partie sept mois en Angleterre en tant que jeune fille au pair. Puis à mon retour à Lille, j’ai commencé à travailler en tant que Visuel Merchandiser dans une enseigne de prêt-à-porter. Quelques années et expériences professionnelles plus tard, notamment l’ouverture des Galeries Lafayette au Luxembourg, je me suis dit que c’était le moment de se lancer. C’est comme ça qu’en février 2022 Vieille Paillette est née  

Pourquoi un concept-store en ligne  ?

Au tout début, je voulais ouvrir un concept-store “physique” à Londres. Mais finalement mon projet a évolué et de toute façon, aujourd’hui, l’Angleterre ne fait plus partie de l’Union Européenne

Avec la conjecture actuelle, je me suis dit qu’un concept-store en ligne serait plus facile à ouvrir dans un premier temps. 

Pourquoi Vieille paillette ?

Je dis toujours que j’ai un univers assez coloré, assez enfantin d’où le côté “Paillette “. Et le mot “Vieille” fait référence à mon style de vie (rires). Je suis plutôt une mamie qui aime boire sa tisane et se coucher tôt. Parfois j’ai l’impression de vivre dans le corps d’une personne de 80 ans mais avec la forme physique d’une vingtenaire (rires) !

Comment sélectionnes-tu les créateurs et créatrices  ?

Je me tourne toujours vers des créateurs/créatrices avec un univers ludique et coloré, proche de celui de Vieille Paillette. Mais aussi avec une histoire particulière ou des valeurs fortes : une marque créé par une femme, des produits en matériaux recyclés, du made in France… Il y a une dimension éthique derrière chaque créateur/créatrice ou produits proposés. 

Selon moi c’est important de proposer une telle sélection aux consommateurs et consommatrices qui sont noyé.e.s dans le flot de boutiques et propositions commerciales. 

Quelles valeurs as-tu envie de transmettre à travers ta marque ?

Le premier mot qui me vient à l’esprit c’est éco-responsable. Parce que derrière chaque produit que j’ai sélectionné, il y a ce côté respect de la planète.

Je dirais aussi des valeurs féministes car 98% des marques que j’ai choisies sont portées par des femmes.

Tu es salariée et auto-entrepreneuse, comment arrives-tu à tout concilier ?

En effet, à côté de Vieille Paillette, je travaille toujours en tant que Visuel Merchandiser. Sur le long terme, c’est plutôt difficile (rires) ! L’avantage c’est que mon métier est une vraie source d’inspiration. C’est des moments où je peux prendre du recul sur mon entreprise, rencontrer et discuter avec d’autres personnes. Par exemple, mes collègues me donnent beaucoup d’idées et de conseils. J’ai la chance aussi d’avoir de beaux décors pour réaliser mes photos produits et Instagram (rires). 

Le rythme est intense mais je ne me vois pas arrêter mon métier. J’adore ce que je fais. Bien sûr, j’espère un jour pouvoir vivre de Vieille Paillette.

Si tu avais une baguette magique, quel serait ton rêve avec Vieille Paillette ?

Comme j’ai la double nationalité française et portugaise, d’ailleurs il y a au moins 5 créateurs portugais sur Vieille Paillette, j’aimerai ouvrir une boutique à Porto. Au Portugal, il n’ y a pas encore de concept-store ou alors c’est surtout des boutiques de souvenirs. 

Plus qu’une boutique, j’aimerai pouvoir ouvrir une sorte de tiers-lieu où il y aurait des produits mais aussi des expositions, des ateliers ou encore des soirées thématiques. Un lieu de partage et de vie en fait.

Quel était le regard des autres par rapport à ton projet ?

C’est marrant parce qu’il n’y a pas longtemps, la personne qui me suit à la BGE m’a demandée si j’avais déjà eu des retours négatifs. Et c’est vrai que j’en ai peu. Sauf au niveau des prix. Les personnes ne sont pas forcément réceptives au Made In France ou alors pas assez pour y mettre le budget.

À part ça, les gens apprécient mon univers assez coloré et la sélection des produits. C’est plutôt positif et cela me donne l’envie d’avancer.  

Est-ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?

Je dirais ma mère parce que c’est un peu mon coach de vie (rires). Elle m’encourage toujours et me donne de précieux conseils car elle a un regard extérieur au projet. Sans oublier qu’elle me donne très souvent des coups de main pour les marchés.

Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?

J’étais un peu frustrée en cette fin d’année avec toutes les personnes qui postaient leur récap 2022 et leurs résolutions pour 2023 sur Instagram. Je trouvais cela anxiogène parce que j’avais l’impression que tout le monde avait de supers projets pour leur entreprise en 2023. Alors que moi je ne sais pas trop. À part espérer que Vieille Paillette marche davantage, j’avoue que je laisse les opportunités venir à moi.

Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?

Il faut essayer de rester positive. Toujours voir le positif plutôt que de se focaliser sur le négatif.

Photo ©Vieille Paillette

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