Amandine Degraeve, kinésiologue et fondatrice de KinésYoga

Amandine Degreave fondatrice de kinésyoga
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Grande passionnée, Amandine Degraeve rêve d’une vie faite de changements et de nouveautés. Alors qu’elle travaille dans l’événementiel, elle part vivre 7 ans à Londres. Avant d’envisager de voguer vers de nouveaux horizons avec un projet de vie en Australie. Sauf que le COVID change tous ses plans et freine sa fuite en avant. Elle découvre alors la kinésiologie qui l’aide à vaincre ses TCA. Aujourd’hui, installée comme kinésiologue à Croix, elle propose une autre façon de se reconnecter à son corps via KinésYoga, une discipline qui mélange la richesse de la kinésiologie à la puissance du yoga.   

Quel a été le déclic ?

J’ai fait des études de communication avec l’envie de ne jamais faire la même chose, de pouvoir satisfaire ma grande curiosité, et surtout parce que je ne savais vraiment pas quoi faire de ma vie. Mon diplôme en poche, j’ai commencé à travailler dans l’événementiel à Lille. Très vite, j’ai eu envie de sortir de ma zone confort pour ne pas me réveiller à 40 ans avec l’impression d’être toujours restée au même endroit. Direction Londres où je suis restée 7 ans. 

Puis à nouveau j’ai ressenti ce besoin de changements. Durant cette période, je me suis formée au coaching et c’est à ce moment là où j’ai réalisé que lorsque j’aidais les autres, je me sentais plus vivante. Plus en phase avec moi-même. Au fur et à mesure, un projet s’impose à moi, celui de partir vivre en Australie en pleine nature notamment pour m’éloigner de l’hyperactivité de Londres. Sauf que le COVID arrive et je suis obligée de retourner vivre à Lille.   

Un coup dur car je devais non seulement faire le deuil de ma vie à Londres mais aussi celui de mon projet en Australie. Je me suis retrouvée confrontée aux problèmes que j’avais laissé derrière moi en partant pour l’Angleterre. Un peu comme si l’Univers me disait qu’il était temps de m’en occuper (rires) ! C’est à ce moment-là que j’ai découvert la kinésiologie. Tout de suite j’ai trouvé incroyable de pouvoir parler au corps. D’autant plus que j’ai un passé de boulimique et j’aimais cette idée de donner un espace d’expression à mon corps que j’avais fait tant souffrir.  

Je me suis alors formée à cette pratique et j’ai ouvert mon cabinet de kinésiologie à Croix en septembre 2022.    

Peux-tu m’expliquer en quoi consiste la kinésiologie  ?

Pour résumer, la kinésiologie est une pratique psycho-corporelle qui permet, via le test musculaire, de libérer les émotions et les traumatismes bloqués, ou encore d’apaiser des douleurs physiques. Elle s’appuie sur le “triangle de la santé” : le psycho-émotionnel, le structurel, le biochimique et l’énergie qui nous traverse (méridiens). La kinésiologie part du principe selon lequel si un de ces éléments est affecté, déstabilisé cela va déséquilibrer le reste du triangle. 

Les personnes consultent pour des symptômes, ou avec des problématiques diverses, et c’est le corps qui va nous indiquer où aller et quoi faire : l’origine des maux, les causes, les blocages engendrés, les solutions…. Contrairement à certaines autres pratiques, les personnes n’ont pas forcément besoin de parler car leur corps est capable de révéler les traumatismes vécus. C’est le corps qui guide le ou la kinésiologue sur ce dont la personne a besoin à l’instant T.

Pourquoi as-tu eu envie de devenir kinésiologue ?

Alors quand j’ai commencé ma formation, je ne savais pas que je voulais devenir kinésiologue. Mon projet s’est construit au fil des modules et des sessions d’apprentissage. 

Plus j’en apprenais, plus j’étais convaincue de cette pratique. Je trouve cela incroyable de replacer le corps au centre de sa santé, de sa vie. D’aider la personne à être en contact avec elle-même.  Ce qui me parle forcément puisque j’ai souffert pendant plusieurs années de TCA et que j’étais en combat permanent avec mon corps. Alors que celui-ci est un vrai allié. Il garde tout en mémoire et il est capable de te donner les clés pour avancer dans la vie. J’aime aussi la complémentarité de la kinésiologie avec d’autres pratiques. 

Avec la kinésiologie, les personnes s’ouvrent davantage à elles-mêmes, elles apprennent à se faire confiance et à s’écouter. Ce qui est loin d’être facile puisqu’au quotidien on a tendance à porter des masques, à ne pas être soi-même pour être accepté, aimé par les autres.

Quel est le concept de KinésYoga   ?

Aujourd’hui cela fait un peu plus d’un an que je n’ai plus de crises de boulimie. Je suis donc en pleine reconquête de mon corps. Un peu comme dans un couple. Je le redécouvre, je lui fait du bien, je le séduit…(rires). Et le yoga est une aide précieuse pour ce travail.  

Les valeurs du yoga sont tellement proches de celles de la kinésiologie que j’ai eu envie d’explorer cette idée d’associer les deux. Je suis partie en Inde pour me former au Hatha Yoga traditionnel indien avec cette envie de pouvoir accompagner les gens dans leur reconnexion au corps de manière encore plus directe. C’est-à-dire que les personnes utilisent le yoga pour recevoir et comprendre le message que leur délivre leur corps. 

Ce qui est chouette avec la pratique du KinésYoga, c’est que la souplesse ou la connaissance du yoga n’est pas nécessaire. Le yoga c’est avant tout une philosophie de vie à laquelle j’ai envie d’initier les personnes. Je veux leur montrer qu’il existe une autre façon de concevoir les choses et de vivre avec son corps. L’idée est de travailler sur son monde intérieur pour comprendre et mieux gérer nos réactions face au monde extérieur. 

Le KinésYoga est un espace de bienveillance, de rencontre et d’exploration de soi. C’est un début de chemin, une ouverture sur une évolution possible. De plus, l’énergie de groupe qui grandit pendant les séances facilite le travail.    

Comment prends-tu soin de toi au quotidien ?

C’est vrai que c’est important de continuer à travailler sur soi-même lorsqu’on est praticien.ne. Personnellement je continue la reconquête de mon corps et de mes sensations. En ce moment je travaille beaucoup sur le ventre. Je fais attention à la qualité des aliments que je mange, j’expérimente des épices pour prendre du plaisir à manger. J’essaie de l’écouter davantage, après tout c’est notre deuxième cerveau. 

Ecouter mon corps m’aide à prendre conscience de certains mécanismes que j’ai mis en place en société pour ne pas me sentir à part, rejetée, mais qui ne me conviennent plus, et surtout, qui ne me permettent pas d’être réellement qui je suis. 

Sinon je prends du temps pour moi où je lis, je me promène dans la nature, je me suis mise au Ukulélé. Par rapport à Londres, j’ai réduit mes sorties car je me suis rendue compte que parfois je comblais davantage un vide plutôt que de réellement profiter des lieux et personnes qui m’entouraient. Alors qu’aujourd’hui je prends beaucoup de plaisir à être seule avec moi-même. J’explore la méditation…

Et je fais du yoga bien sûr (rires) !

Maintenant que tu as lancé ton activité officiellement, comment te sens-tu ?

J’apprends énormément ! Notamment parce qu’en lançant le concept de KinésYoga, je me mets en lumière. Ce qui, pour moi, est inconfortable, mais aussi tellement enrichissant. Je trouve que c’est une super façon de travailler sur moi : gestion du stress, de mon envie de faire les choses parfaitement, de mon temps (je suis très vite dispersée, beaucoup de projets mais un temps qui reste de 24h dans une journée)…

Je suis heureuse d’avoir réussi à mener à bout mon concept, de le partager avec les gens, de vivre ça avec eux. Je crois en mon concept et je suis persuadée qu’il peut aider de nombreuses personnes.

Quel est le regard des autres par rapport à ton activité?

Très positif ! Je suis même étonnée de voir à quelle vitesse les personnes comprennent mon concept. Je pense qu’aujourd’hui nous prenons vraiment conscience de l’importance du corps et des messages que ce dernier peut nous délivrer.

Est ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?

Pendant longtemps cette question a été compliquée pour moi car je me disais que je n’avais pas de modèle ou de passion (rires). Mais aujourd’hui je me rends compte que je n’ai pas une seule passion, simplement je suis passionnée. Je suis très curieuse alors pour moi tout est source d’émerveillement.

Je me suis rendue compte que tout le monde, à un moment donné,  peut être une source d’inspiration pour une autre personne. Par exemple j’admire beaucoup les personnes qui ont su transcender des moments difficiles de leur vie et qui respirent la joie de vivre. Cela me permet de travailler davantage sur ma propre résilience.

Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?

Plein ! Je vais continuer mes séances de découverte de KinésYoga pendant les mois de mai et de juin. Puis je vais me laisser l’été pour analyser et prendre du recul sur ces séances tests. Avec l’idée de revenir à la rentrée avec de nouvelles propositions.

J’aimerais aussi m’ouvrir aux enfants, aux personnes âgées et aux entreprises. Et peut-être commencer à réfléchir à des retraites de quelques jours.  

En juin, je suis bénévole sur un événement pour les femmes/mamans qui sont dans la précarité. J’animerai un atelier autour des bons gestes du quotidien qui améliorent la concentration, l’apprentissage et la mémorisation et un atelier KinésYoga. Je suis ravie de cette collaboration qui me permet d’élargir l’ouverture des pratiques de bien être aux personnes qui n’ont pas forcément les moyens d’y avoir accès. 

Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?

” Don’t care, just enjoy ! “. Respire, ose et vit (plutôt que de te prendre la tête). 

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