Études de commerce international, expérience à l’étranger puis divers postes dans le marketing, Alice ne s’épanouit pas. Sa pratique personnelle du yoga puis de l’ayurvéda lui ouvre une nouvelle voie, celle de l’écoute du corps et de l’intuition, qu’elle décide de mettre au service des autres.
Quel a été ton point de départ ? Ton déclic ?
Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain mais petit à petit, grâce à ma pratique personnelle de l’ayurvéda. Cela a d’abord été un long travail sur moi-même, pour apprendre à me connaître. J’en ressentais les bénéfices, l’ayurvéda m’a fait beaucoup de bien. J’ai également été beaucoup inspirée, par des livres, des podcasts, et par un stage sur plusieurs week-ends avec une praticienne en ayurvéda, qui s’appelle Lina Lemoine. J’avais envie d’aller plus loin et de partager les bienfaits de cette pratique. N’ayant rien à perdre et tout à apprendre, j’ai donc suivi une formation pratique et théorique à l’école Yoga & Ayurveda Health sous les enseignements de John Marchand. On y aborde la nutrition, le mode de vie, l’herbologie, les massages mais aussi la dimension spirituelle comme par exemple les chakras. Je ne me suis jamais sentie aussi bien dans une formation ! Tout ce que j’apprenais résonnait en moi, à l’opposé de mes études précédentes.
Et y repensant, nous étions dans les premiers temps du Covid et cela a également eu une influence. Au début, je continuais tout de même de regarder des offres d’emploi, au cas où… Mais lorsque le premier confinement a éclaté, j’ai eu un vrai déclic. Cela avait tellement de sens par rapport à ce que l’on vivait ! Les gens étaient perdus, apprenaient à prendre le temps et cherchaient à se reconnecter à eux-même. L’ayurvéda est devenu pour moi une réponse.
Qu’est–ce que l’ayurvéda pour toi ?
C’est une médecine ancestrale, qui a pris naissance dans l’Inde antique, il y a 5000 ans. Selon certains écrits, ce fût même la première, dont la médecine chinoise serait issue. Pour moi c’est une médecine douce, une approche holistique qui va permettre d’être à l’écoute de soi, de se reconnecter, et de maintenir une santé, un équilibre.
Personnellement, l’ayurvéda est une philosophie de vie, un art de vivre qui a pour but de garder l’individu en bonne santé et de prévenir la maladie en soignant les déséquilibres dans le corps. C’est une science qui n’est pas ciblée sur les symptômes mais plutôt sur la tentative de compréhension des causes. Elle donne les clés pour revenir aux racines, voir ce que l’on peut changer, améliorer, en s’écoutant, en s’observant. Dans ma pratique, j’essaye de partager les connaissances de l’ayurvéda pour que les gens puissent être plus autonomes de leur santé. C’est une science qui mérite d’être plus connue en France, car pour l’instant elle ne l’est pas par l’État.
Que proposes-tu avec Alice Gaïa Ayurveda ?
Depuis octobre 2021, je pratique en cabinet au Centre Libéal de Marquette-lez-Lille. Je propose des consultations, des bilans ayurvédiques qui se basent sur la théorie des éléments et donc des doshas : vata, pitta et kapha. J’établis la constitution de nature avec la personne et je me focalise surtout sur son état de santé actuel et ses déséquilibres pour lui proposer un programme d’hygiène de vie, qu’on appelle dinacharya. Concrètement, ce sont des conseils autour de trois piliers que sont l’alimentation, les routines de vie et également la phytothérapie, avec des cures à base de plantes médicinales.
C’est une médecine holistique, qui prend en compte la personne dans sa globalité. Cela permet d’avoir un programme très personnalisé et adapté sur le long terme, car chaque personne est différente et réagit différemment. Pendant la séance, qui dure généralement deux heures, j’essaye d’instaurer une relation de confiance pour que ce soit un moment d’écoute, sans jugement permettant d’accompagner le soin des déséquilibres.
Je propose également trois massages différents: le massage traditionnel Abhyanga, le massage méditatif avec les bols tibétains et la marmathérapie qui travaille spécifiquement sur les points énergétiques. Ce sont tous les trois des soins du corps entier et du visage. On va ainsi travailler les quatre couches du corps: le corps physique, le corps mental, le corps émotionnel et enfin le corps énergétique. Les massages ayurvédiques permettent de relâcher les tensions, de se reconnecter à son corps et d’apaiser l’esprit en évacuant les pensées parasites. Les massages durent environ une heure quinze, je les adapte en fonction des personnes et de leurs besoins.
Pourquoi ce nom, Alice Gaïa Ayurvéda ?
Cela fût vite une évidence. L’ayurvéda parle du bien commun, de notre relation avec les êtres vivants. Tout est relié, le macrocosme, le microcosme, nous ne sommes qu’un. Alice Gaïa Ayurvéda représente tout cela. Gaïa étant la déesse de la Terre, nous sommes connecté.e.s à elle, nous avons besoin d’elle. Gaïa et ayurvéda prône les valeurs que j’apprécie, cette reconnexion, ce moment où l’on s’écoute davantage. La mère, Gaïa, représente également la douceur, la bienveillance, ce qui me caractérise plutôt bien.
Quel est le regard des autres par rapport à cette reconversion ?
Ce n’est pas facile mais le regard des autres, c’est surtout toi qui te le construit. J’avais peur de me lancer parce que justement je viens du marketing, de la communication et je me posais beaucoup de questions. Comment vont réagir mes anciens collègues ? Alors que depuis que j’ai commencé, je n’ai eu que de très bons retours. Très important aussi, depuis le début j’ai le soutien de ma famille, de mon copain, de mes amis. Le regard des autres et les peurs que j’avais, c’était moi qui leur donnaient du pouvoir. Cela s’est fait naturellement et les gens l’ont très bien accueilli. Et surtout, cela me plaît !
Quel a été le plus difficile dans ton parcours ?
Peu heureuse en entreprise, je pratiquais le yoga et du développement personnel pour y pallier. Je me sentais entre deux mondes. Je prônais des valeurs plus responsables, plus écologiques et ne me reconnaissais pas dans l’entreprise. J’avais cette fraction, où je n’arrivais pas à me retrouver. Cela générait beaucoup de stress, d’anxiété, frôlant même le burn-out durant mes expériences professionnelles. Mais je suivais le chemin, un peu comme tout le monde. En pensant que je devais continuer à travailler dans ce domaine, puisque j’avais fait des études de commerce et obtenu un diplôme dans cette branche. Le plus dur a été de changer cet état mental, qui persiste à nous dire de rester là où l’on est, alors que l’on souhaite écouter son intuition. Car ce que je faisais ne m’emmenait pas vers là où j’avais envie d’aller. D’ailleurs aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux à avoir ce déclic.
L’ayurvéda et le yoga m’ont vraiment permis d’avoir cette soupape face au stress et à la peur. Ils m’ont permis de comprendre ma vérité intérieure et m’ont donné le courage de vouloir partir de l’entreprise. D’écouter mon corps, qui me disait: ” stop, arrête tout, tu luttes mais cela ne te convient pas “. Alors que le mental, lui, n’était pas de cet avis, forcément.
Comment te sens-tu aujourd’hui ?
J’ai beaucoup plus d’énergie ! Je me sens bien plus épanouie, par rapport à avant, où je me sentais souvent vidée. Le fait d’accompagner les gens, de les aider, de leur faire du bien me procure un grand bonheur intérieur. Je sens que cela me nourrit pour aller au bout de mes projets, de mes rêves. Cette pratique me correspond beaucoup plus.
Est-ce que tu as le sentiment de t’être trompée ? De faire des erreurs ?
J’ai eu le sentiment d’être partie sur un coup de tête. Il fallait que j’arrête, j’ai demandé une rupture conventionnelle. Pourtant j’avais une équipe agréable, une bonne ambiance et une bonne entente avec ma manager mais le problème n’était pas là. Le métier ne me correspondait pas. En stoppant mon job du jour au lendemain, je me suis demandée ce que j’allais faire par la suite. Cette question je me la suis posée des milliers de fois, en hésitant à faire machine arrière, pensant avoir fait une erreur, car je n’avais pas de projet mais j’étais juste à bout. Ma pratique personnelle du yoga et de l’ayurvéda a muri et m’a donné l’envie d’en faire mon métier.
Aujourd’hui je vois cette période difficile et angoissante différemment, car c’est ce qui m’a permis d’être ici et maintenant, telle que je suis. En ayant pris du temps pour réfléchir, pour m’ancrer et pour me poser les bonnes questions.
Est-ce que tu as l’impression d’être encore en train d’apprendre, d’évoluer ?
Mais oui, complètement ! L’ayurvéda est une science infinie donc j’apprends tous les jours. C’est un enseignement très riche. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une médecine, on trouve dans l’ayurvéda, le Vastu, qui serait un peu comme le Feng-shui. Il existe aussi l’astrologie ayurvédique, le Jyotish, qui fonctionne sur un autre système que l’astrologie occidentale. Tous ces univers me parlent, j’ai envie d’en apprendre plus. Probablement pas tout de suite, car je ne peux pas tout faire mais plus tard, oui sûrement que je m’y intéresserais. J’apprends également sur moi, car on est rarement la même personne d’un jour à l’autre. C’est cela qui me passionne aussi avec cette pratique, il y a toujours des choses à apprendre, à tester, à changer et comprendre les effets qui en résultent. De toute façon, si l’on est curieux il y a toujours beaucoup à découvrir.
Est ce que tu as des modèles ? Des sources d’inspiration ?
Les gens qui m’entourent m’inspirent beaucoup. Parce qu’ils entreprennent des choses, parce qu’ils changent. Le fait de voir mes ami.e.s évoluer provoque des changements chez moi. Écouter des podcasts m’a aussi énormément inspirée, notamment “le podcast ayurvéda” de Nath et Lauren, qui m’a été recommandé par l’une de mes amies. Elles interviewent des praticiennes, ou des femmes en lien avec la pratique. Écouter ces femmes qui réussissent, qui s’épanouissent dans ce qu’elles font, m’a fait me dire : “ pourquoi pas moi ? “. Cela m’a poussé à avancer et me former.
Et la suite c’est quoi ? Est-ce que tu as des projets pro ? Des projets persos ?
Tout d’abord, continuer ma formation. J’ai eu ma première année qui me permet de prodiguer des conseils d’hygiène de vie, ainsi que des massages. Mais je souhaite me spécialiser vers une pratique plus thérapeutique, notamment aux niveaux des maladies. En parallèle, je me suis formée aux massages pour les femmes enceintes, et aux massages drainants que j’aimerais pouvoir proposer dans mes prestations.
Par la suite, j’aimerais développer des ateliers réguliers de cuisines ayurvédiques. J’y suis formée et j’adore ça, faire plaisir et partager. Mes ateliers se présenteront sous la forme d’une partie théorique, sur les principes de la cuisine ayurvédique et d’une partie pratique avec la réalisation et la dégustation de quatre ou cinq plats. C’est une alimentation colorée, bonne pour la santé, pour le palais, bref c’est une cuisine qui fait du bien.
Enfin, j’adorerais pouvoir organiser des retraites bien-être, de quelques jours avec des professeurs de yoga, des sophrologues. Je suis persuadée qu’une approche complémentaire est la clé. Il n’y a pas qu’une médecine qui est le remède, c’est un ensemble de choses. Lors d’un week-end axé sur le bien-être, proposer des formules qui allient cuisine ayurvédique, massage, yoga, méditation dans un lieu naturel pourrait être une superbe expérience.
Si tu jetais une bouteille à la mer, quel message te laisserais-tu pour ton toi futur ou pour les prochaines générations ?
Il y aurait tellement de messages à faire passer mais l’essentiel est d’être curieux, d’observer et de tester des nouvelles choses. Essayer de se connecter à son corps, à son intuition car ils ne se trompent pas, contrairement au mental qui lui peut nous jouer des tours.
Très bel interview, Alice semble passionnée par cette pratique qui cherche a determiner les causes à contrario de la médecine symptomatique que l’on connait. Peut-on repartager le site d’Alice pour un rendez-vous ? Merci d’avance !
Bonjour,
Oui en effet c’était un échange très riche et inspirant. Bien sûr, vous trouverez son site de prise de rendez-vous en cliquant ici. Merci beaucoup pour votre retour.
Belle journée
L’équipe Sealune