Des exercices de respiration et des postures pour rééquilibrer les hormones ? C’est l’objectif du yoga hormonal. Celui-ci se concentre sur le travail des glandes endocrines pour soulager les dérèglements hormonaux et leurs symptômes. SPM, ménopause ou encore cycles menstruels irréguliers. Mais comment ça marche ?
Une pratique récente
Comme son nom l’indique, le yoga hormonal cherche à rééquilibrer le système hormonal. Développé il y a trente ans par Dinah Rodrigues, une yoga thérapeute brésilienne, il mélange plusieurs types de yoga. Le hatha yoga, le yoga kundali, le yoga énergétique et les techniques énergétiques tibétaines. Ainsi grâce à la combinaison d’exercices de respiration, de postures et de mouvements dynamiques, le yoga hormonal régule les hormones.
Qui dit hormones, dit femmes. En effet, cette pratique a été développée pour aider les femmes de l’adolescence jusqu’à la fin de la ménopause. Que ce soit pour les soutenir durant la puberté ou pour apaiser les symptômes du SPM.
Agir sur les glandes endocrines
Le yoga hormonal repose sur une technique de respiration intense, le bhastrika pranayama, le “soufflet de forge” en sanskrit. Elle consiste à utiliser l’action des muscles abdominaux et du diaphragme pour inspirer et expirer. Très énergisante, elle stimule la circulation sanguine, ouvre la cage thoracique, soutient l’appareil digestif et régule le système hormonal.
Mais tout n’est pas qu’une question de respiration. En effet le yoga hormonal se caractérise aussi par des postures particulières qui agissent sur les glandes endocrines, chargées de secréter les hormones. L’hypophyse, les glandes surrénales, les ovaires et la glande thyroïde. De plus, l’enchaînement des postures s’accompagne d’un intense exercice de visualisation. Où l’on imagine l’énergie circuler dans tout le corps, d’une glande endocrine à l’autre.
Les bienfaits du yoga hormonal
Avec une pratique régulière, quatre à cinq séances par semaine, les adeptes du yoga hormonal observent une amélioration de leur état mental et physique. Un meilleur contrôle des émotions avec moins d’anxiété et d’irritabilité. Mais aussi un développement de leurs capacités cognitives telles que la concentration et la mémoire.
Côté corps, les symptômes liés aux dérèglements hormonaux se calment peu à peu. Avec à la clé moins de bouffées de chaleur, de sécheresse vaginale, de douleurs menstruelles, de rétention d’eau et une meilleure fertilité. De plus, comme toutes les autres disciplines yogiques, le yoga hormonal entretient les muscles, les articulations et le tonus général du corps.
Pour toutes les femmes
De manière générale, le yoga des hormones s’adresse à toutes les femmes. D’ailleurs, Dinah Rodrigues avait la soixantaine quand elle l’a mise au point. Cette technique leur permet de mieux vivre leur cycle menstruel au quotidien, de se sentir en phase avec leur corps et leurs émotions. Bref, de se sentir épanouies.
Mais elle accompagne aussi les femmes lors de grandes périodes de stress, de changements ou tout simplement de dérèglements hormonaux. Tels que le SPM, les règles douloureuses, les cycles menstruels irréguliers, l’aménorrhée, le SOPK, la ménopause et l’infertilité inexpliquée. Attention, pratiquer le yoga hormonal ne dispense pas d’un suivi ou d’un traitement médical. En cas de douleurs importantes ou de SPM intenses, il est important de consulter un.e gynécologue ou un.e sage femme. Néanmoins, il est source de bien-être et de réappropriation du corps.
En pratique
Rassurez-vous, bien que technique, le yoga hormonal reste à la portée des novices. La preuve avec ces trois postures :
- La posture Sarvangasana dite de la chandelle, stimule l’hypophyse et donc la production de l’hormone LH responsable de l’ovulation. Pour la réaliser, on s’allonge sur le dos, les bras le long du corps et on tend les jambes à la verticale, pieds serrés. Progressivement on décolle les fesses et on place les mains sous les lombaires pour soutenir le mouvement.
- La posture Paschimottanasana dite de la pince. Aussi appelée étirement vers l’ouest, elle stimule les ovaires. On commence en position assise, les jambes tendues devant soi, pieds collés. Petit à petit, on cherche à attraper ses derniers avec les mains. Puis on pose la tête sur les genoux.
- La posture Balasana dite de l’enfant agit sur les glandes surrénales, l’hypophyse et le système nerveux. À genoux, les fesses posées sur les talons, on allonge le dos en cherchant à mettre les mains le plus loin devant soi. La tête est relachée avec le front posé sur le sol, les coudes sont soulevés, les épaules tournées vers l’extérieur et les omoplates tirées vers le bas.
Photo ©Chermiti Mohamed