Flux instinctif libre, après l’engouement passé nous ne sommes pas encore la majorité à l’adopter. Mais pourquoi ne pas passer le cap ? Je vous raconte ma phase d’apprentissage du FIL.
Retour sur le FIL
Tendance directement venue des États-Unis, elle ne date pourtant pas d’hier et nombreuses sont celles qui la pratiquaient déjà sans le savoir. Pourquoi ? L’aspect pratique ! Le FIL, c’est gérer de manière instinctive son flux menstruel. Bref, ne pas avoir besoin de protections hygiéniques quelles qu’elles soient pendant les règles puisque l’on évacue le sang directement dans les toilettes. Une méthode qui nécessite de connaître son corps, ses sensations pour savoir quand il est nécessaire d’éliminer. Car l’idée n’est pas de se retenir toute la journée, ce qui serait impossible.
Avant de se lancer
Tout d’abord, lire et écouter des témoignages sur le sujet aide beaucoup à se projeter, se motiver sans non plus se mettre la pression. Le flux instinctif libre, c’est quand même une grande écoute du corps et de son fonctionnement. Le sang n’est presque composé que de débris de l’endomètre, nichée dans la cavité utérine, qui se décrochent pour être expulsés par le vagin lorsqu’il n’y a pas eu fécondation. Celui-ci ne coule pas en continu, heureusement, ce qui permet cette pratique. De plus, la quantité moyenne d’un cycle représente 40 millilitres de sang. En bref, la perte d’une journée tient dans une cup pour se donner une idée.
Concentration, observation, musculation
Voici trois mots clés pour mettre en pratique le flux instinctif libre. Pour tenter, il faut pouvoir prendre son temps, avoir des toilettes proches et être à l’aise. Exit la culotte blanche et la réunion de boulot qui vont complètement accaparer votre esprit et vous bloquer un long moment. Car oui, lorsque l’on souhaite sentir les muscles utérins se contracter ou le sang couler, il faut être disponible, du moins au début. D’ailleurs on court beaucoup aux toilettes pour rien les premiers cycles.
Personnellement, je sens comme un relâchement dans le bas-ventre ou parfois une contraction. Après une longue période assise, je sais également que le sang va couler, merci la gravité. À ce moment-là, j’essaye de contracter le périnée, comme un stop-pipi pour contenir le sang jusqu’au bon moment. Un mauvais signe est d’ailleurs souvent cette impression que le sang coule alors que non. En revanche, aux toilettes je reste assise plus longtemps. En effet, le sang prend plus de temps que l’urine pour s’écouler. Dans ce sens, je contracte également mon périnée pour expulser. Utiliser un oeuf de Yoni pour muscler son périnée peut-être une option. Et boire plus d’eau peut aider à se rendre aux toilettes plus souvent pour libérer le sang.
Après quelques cycles
J’ai la chance de pouvoir travailler chez moi, ce qui facilite la pratique sans pour autant me faire passer à l’étape Jedi ! Car parfois, mon corps et mon esprit ne sont pas disponibles. Pas grave, le FIL n’est pas un challenge contre les règles mais une solution pour vivre en meilleur accord avec elles. Et je reste convaincue par cette pratique qui, je pense, demande juste d’être apprivoisée. De plus en plus à l’écoute de mes sensations, je constate une différence lorsque je la pratique. Des règles un peu plus courtes et moins douloureuses. Une meilleure connexion avec mon corps et mon intimité, et plus de douceur avec moi-même.
Et enfin, un énorme atout d’un point de vue écologique, pratique et financier ! Une utilisation réduite des protections hygiéniques donc moins de déchets et/ ou un lavage moins laborieux. Et pour celles qui se demandent comment faire la nuit et bien je ne savais pas jusqu’à ce que de manière instinctive je le sente et que cela me réveille pour aller évacuer. C’est un travail de réflexes et certaines savent ainsi se retenir toute la nuit.
Photo © Cottonbro