Jouir dans son sommeil, qui n’en a jamais rêvé ? Si l’orgasme nocturne est agréable, il reste néanmoins surprenant. Notamment parce qu’on se demande comment le corps peut ressentir du plaisir sans être stimulé. Pourtant, la jouissance n’est pas qu’une histoire de fesses…
Stimulation orgasmique
Avant de parler de jouissance nocturne, il est nécessaire de comprendre l’orgasme tout court. Ainsi, ce phénomène est une réponse physiologique à une grande excitation sexuelle. Véritable point culminant, il se traduit par une vague de plaisir intense qui part des organes génitaux et se répand dans le reste du corps. Les muscles se contractent et le rythme cardiaque et respiratoire s’accélère.
Mais qu’est-ce qui provoque l’orgasme ? Une stimulation répétée et rythmée de certaines parties du corps telles que les seins, les fesses ou encore le clitoris. Appelées zones érogènes, elles possèdent des capteurs sensoriels particulièrement réceptifs aux caresses. Que ce soit à l’occasion d’une masturbation ou d’un rapport sexuel. Cependant l’orgasme est loin d’être mécanique. Sinon nous vivrions au pays merveilleux de la jouissance. La tête a aussi son mot à dire dans l’histoire. Bien souvent, on a besoin d’être dans un certain état d’esprit et de lâcher-prise pour jouir. De plus, nos sens jouent un rôle important dans le plaisir sexuel. L’odeur de son partenaire, des mots crus ou se regarder faire l’amour peut nous mener directement au septième ciel. Sans compter que les fantasmes, purs produits de notre imaginaire, influencent notre excitation sexuelle.
Par ailleurs une étude américaine, au 20ème siècle, sur la sexualité féminine révélait que certaines femmes déclaraient être capable de jouir uniquement par la pensée. Ce qui a été prouvé par des expériences scientifiques en 1992 et en 2013. Dans ce cas, pourquoi ne serait-il pas possible de jouir dans son sommeil ?
Nuit de plaisir
Inutile de faire durer le suspens plus longtemps, oui c’est tout à fait possible. La preuve avec les pollutions nocturnes des garçons lors de la puberté. En plein développement sexuel et sous l’influence de rêves érotiques, ils sont réveillés par des éjaculations involontaires. Devinez quoi ? Les adolescentes vivent la même chose. La seule différence: des draps qui restent propres. En effet, la lubrification vaginale et la contraction du clitoris sont moins flagrants que l’émission de sperme.
Donc jouir dans son sommeil signifie avoir un orgasme involontaire et sans stimulation physique. Effectivement puisqu’on dort, seul notre cerveau reste actif. Pourtant, il s’agit réellement d’un orgasme puisqu’il s’accompagne d’une sensation de plaisir intense, d’une contraction du corps et d’une forte lubrification intime. Ce qui provoque d’ailleurs un réveil bien particulier. Les rêves érotiques sont souvent responsables de ce phénomène car il favorise un état d’excitation sexuelle et active le système nerveux parasympathique, qui augmente le flux sanguin dans le vagin et le clitoris.
En outre, certains psychologues pensent que les orgasmes nocturnes résultent de pulsions et de tensions sexuelles non évacuées. Selon eux, les rêves érotiques sont une réaction de l’esprit cherchant un moyen d’éliminer les frustrations et de réguler les émotions. En revanche, d’autres scientifiques expliquent la jouissance du sommeil par un besoin d’oxygénation des corps caverneux du clitoris. C’est-à-dire, comme dans le pénis, des tissus érectiles se gorgeant de sang. Bon à savoir : les femmes dormant sur le ventre et/ou n’ayant pas joui depuis longtemps ont plus de chance d’avoir un orgasme nocturne. Déjà parce que cette position favorise une stimulation indirecte du clitoris et ensuite parce que l’excitation sexuelle monte plus rapidement.
Dans tous les cas, l’orgasme nocturne n’est ni honteux, ni inquiétant. Au contraire, il est la preuve d’une bonne santé sexuelle.
Somnambulisme sexuel
Par contre, il est important de faire la distinction entre jouir dans son sommeil et avoir une activité sexuelle en dormant. Vrai trouble du sommeil, la sexsomnie est une forme de somnambulisme. Sauf que la personne ne se lève et ne se balade pas mais est à l’origine d’interactions sexuelles. Pendant le sommeil paradoxal ou lent, elle se masturbe ou entame une relation sexuelle avec la personne qui partage son lit. Tout comme les somnambules, les sexsomniaques n’ont pas conscience de leurs actes et n’en auront aucun souvenir au réveil. La plupart du temps, l’alcool, la prise de drogue ou de somnifères favorisent ce trouble du sommeil.
Loin d’être drôle, la sexsomnie est parfois dangereuse. Parce que oui ,se faire plaisir en solo ne porte pas à conséquence mais qu’en est-il du consentement lorsqu’on touche une autre personne ? Si vous pensez souffrir ou souffrez de ce trouble, n’hésitez pas à consulter un.e spécialiste du sommeil qui trouvera un traitement adapté.
Photo © Andrea Piacquadio