Endométriose, quand la douleur est le signe d’une maladie.

endométriose
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Maladie gynécologique de l’endomètre, l’endométriose est une pathologie très fréquente et pourtant tardivement détectée. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette affection intime encore taboue ?

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endomètre est un amas de cellules qui tapissent l’intérieur de l’utérus. Dans la première phase du cycle menstruel, celles-ci se développent et épaississent la muqueuse utérine. Le but: créer un nid douillet prêt à recevoir un embryon. S’il n’y a pas fécondation, les cellules se désagrègent lors de phase lutéale pour être éliminées par la suite, ce sont les règles.

Lorsque l’on est atteinte d’endométriose, certaines de ces cellules migrent hors de la cavité utérine. Elles s’accrochent à d’autres organes tels que les ovaires, les intestins, le rectum et dans des cas plus rares au cerveau ou aux poumons. Les cellules créent des adhérences entre les organes et les tissus. Le problème majeur est qu’elles continuent de réagir aux hormones féminines du cycle. C’est-à-dire qu’elles vont saigner tous les mois, hors de la cavité utérine provoquant des douleurs et de l’inflammation.

D’où vient l’endométriose ?

On ne sait pas encore aujourd’hui ce qui provoque cette maladie multifactorielle. Liée aux hormones, l’immunité peut également être en cause. Sans savoir si c’est un trouble du système immunitaire qui provoque l’endométriose ou l’inverse. Les facteurs de risques sont liés à l’environnement, les perturbateurs endocriniens dont le bisphénol A, les phtalates, les pesticides ou encore la génétique. Si l’on a une sœur ou une mère atteinte d’endométriose, le risque est cinq fois plus élevé.

La cause la plus probable serait le phénomène de menstruation rétrograde. Sous l’effet des contractions utérine, une partie du sang, censée s’évacuer par le vagin, serait expulsée vers les trompes de Fallope. Au lieu de se diriger vers l’extérieur, celui-ci reflue alors vers la cavité abdominale et d’autres endroits inadaptés.

On distingue trois types d’endométriose, sans corrélation entre l’intensité de la douleur et leur dénomination. En effet, la zone touchée peut-être superficielle mais très innervée et donc très douloureuse. On parle justement d’endométriose superficielle lorsque les cellules de l’endomètre évoluent vers la surface de la cavité abdomino-pelvienne appelée le péritoine. On peut souffrir d’endométriose ovarienne lorsque les cellules se regroupant en poche de sang autour des ovaires se transforment en kystes. Enfin, l’endométriose pelvienne profonde s’infiltre au travers de la cavité abdomino-pelvienne, créant des lésions sur les ligaments, les organes etc …

Symptômes et diagnostic

De plus en plus connue grâce à de nombreuses campagnes, l’endométriose reste pourtant difficile à diagnostiquer. Alors qu’elle touche 1 femme sur 10, il faut attendre parfois entre sept à dix ans avant qu’elle soit reconnue. Caractérisée par des douleurs intenses au moment des menstruations cette maladie passe souvent inaperçue car on l’a confond avec de simples douleurs de règles… Or, il n’est pas normal de souffrir au point de rester couchée, de vomir ou de ne pas pouvoir suivre le cours de sa vie normalement à cette période. Ces signes doivent vous alerter. N’hésitez pas à en parler avec votre entourage, un médecin ou un.e gynécologue. Une échographie pourra alors détecter des lésions si vous souffrez d’endométriose.

Cette dernière peut parfois être asymptomatique et découverte lors d’un désir d’enfant. En effet, l’inflammation créée par l’endométriose n’est pas un terrain propice à la conception. Elle entraîne des risques plus élevés d’infertilité.

Mais elle reste majoritairement très handicapante. Elle entraîne une fatigue chronique, des douleurs lors de l’urination, la défécation ou lors de rapports sexuels. Tout dépend des endroits touchés par la maladie.

Peut-on soigner l’endométriose ?

Il n’existe à ce jour pas de traitement définitif contre cette maladie. Elle diminue et disparaît en général avec la chute des hormones et l’arrêt des règles, c’est-à-dire après la ménopause. Hormonodépendante, la seule solution est alors de priver l’organisme de l’hormone qui nourrit les cellules de l’endomètre: l’oestrogène. La prise d’une pilule contraceptive en continu ou d’un stérilet hormonal en vue de supprimer les règles permet ainsi d’éviter les hémorragies et les inflammations. Des cures de ménopause artificielle peuvent être envisagées, dont l’objectif est de supprimer l’ovulation au niveau de l’hypophyse. En cas d’échecs des traitements hormonaux, la chirurgie peut intervenir pour retirer les lésions. Néanmoins, celle-ci s’avère complexe lorsque les lésions touchent les organes fonctionnels.

Dans le cas de lésions superficielles, il est parfois possible de trouver un équilibre grâce aux médecines alternatives (acupuncture, ostéopathie…) et une hygiène de vie adaptée qui peuvent stabiliser les symptômes.

Photo © Cottonbro

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