Auto-diagnostic : observer et comprendre son intimité

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Entre les frottis et les échographies, les femmes ont un suivi médical très régulier. Et c’est tant mieux. Mais que faire quand le prochain rendez-vous est dans une éternité ? Observer et analyser son intimité ! Plus qu’une simple façon de se rassurer, l’auto-diagnostic rend les femmes actrices de leur santé.

S’observer et s’écouter

L’auto-diagnotic se traduit tout simplement par le fait de procéder soi-même à un diagnostic de son état de santé. Celui peut être réalisé à l’aide d’informations médicales, d’expériences personnelles et de phases d’observation. Attention, l’idée n’est pas de consulter de manière compulsive les forums médicaux en tout genre. Mais plutôt d’être à l’écoute de son corps et des signaux qu’il envoie. En ce qui concerne l’intimité féminine, il s’agit par exemple de savoir reconnaître les signes de l’ovulation ou un déséquilibre de la flore vaginale.

Bien sûr, l’auto-diagnostic ne remplacera jamais un suivi médical régulier. Néanmoins, il permet de se rassurer, de prévenir les maux du quotidien et de dépister certaines maladies. Surtout lorsque le laps de temps entre deux rendez-vous est important. Par ailleurs, il est un excellent moyen de devenir actrice de sa santé intime. Non seulement, une observation quotidienne favorise une bonne compréhension de son corps mais en plus, elle facilite la communication avec les professionnel.le.s de santé. On peut alors exprimer clairement ce que l’on ressent et où se localise la sensation. Sans compter que les examens sont mieux appréhendés et acceptés.

Ils sont beaux mes seins !

La première étape de l’auto-diagnostic de l’intimité est l’observation des seins. En effet, l’aspect et la densité de la poitrine sont des bons indicateurs du cycle menstruel et de l’état de santé général. Ainsi, des seins gonflés, tendus et avec des tétons sensibles aux caresses sont le signe de l’ovulation. À l’inverse, des douleurs annoncent l’arrivée prochaine des règles. En outre, en cas de grossesse, les aréoles s’assombrissent, deviennent bombées et se couvrent de tubercules de Montgomery. Bon à savoir, une contraception hormonale peut modifier la poitrine et fausser l’observation.

Pour être plus efficace, cette observation doit s’accompagner d’une palpation une fois par mois. Toujours à la même période du cycle pour éviter une angoisse inutile. La palpation est importante car elle permet de détecter une grosseur ou une anomalie dans le sein, que ce soit une tumeur ou un kyste. Pour ce faire, il suffit de vous placer devant un miroir. Vérifiez tout d’abord que vos seins n’ont pas de crevasses, de décoloration ou de peau qui pèle. Ensuite, levez le bras droit et avec trois doigts de la main gauche, effectuez des petites cercles sur votre sein droit. Commencez par la partie externe et prenez le temps de palper l’intégralité du sein. Enfin, pincez délicatement le téton afin de vous assurer qu’aucun liquide ne sorte. Répétez les mêmes gestes du côté gauche. En cas d’anomalies, prenez rendez-vous avec votre gynécologue ou sage-femme pour réaliser des examens complémentaires.

Pleins feux sur la vulve

Si on oublie souvent ce qu’il y a entre nos jambes, il est temps d’y jeter un œil ! Effectivement, l’auto-diagnostic passe aussi par l’observation des pertes vaginales. Notamment parce qu’elles sont un précieux indicateur du cycle menstruel et du bon fonctionnement des organes génitaux. Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit de regarder le fond de sa culotte. Ainsi, des pertes transparentes et gluantes accompagnent l’ovulation. Les menstruations, quant à elles, sont annoncées par des sécrétions blanches et épaisses. La plupart du temps, des pertes similaires à du lait caillé sont le signe d’une mycose. De plus, des sécrétions malodorantes avec une coloration jaune ou verte peuvent être le symptôme d’une IST.

Qui dit zone intime, dit vulve et lèvres. Oui, il est tout à fait possible d’observer son vagin à l’aide d’un miroir. C’est même conseillé. Non seulement cela permet de découvrir et de comprendre son intimité mais cela favorise aussi la détection d’un souci de santé. À noter que tous les vagins ont des tailles et des couleurs différentes. Votre observation doit donc uniquement prendre en compte votre sexe. Ici, il n’est pas question de comparaison. De plus, il faut savoir que le vagin devient plus foncé avec l’âge. Ceci dit, une vulve et des lèvres très rouges et des démangeaisons indiquent la présence d’une mycose. De plus, un gonflement généralisé du vagin peut être le signe d’une réaction allergique.

Pour aller plus loin

De plus en plus, l’auto-diagnostic de l’intimité ne s’arrête plus à l’observation. Ainsi, de nombreuses sages-femmes et gynécologues proposent à leur patientes d’introduire elles-mêmes le spéculum. De cette manière, elles ne ” subissent ” plus l’examen mais y participent.

Par ailleurs, il existe aujourd’hui des cours et des ateliers d’auto-gynécologie. Les femmes y apprennent à regarder leur vagin, à insérer un spéculum sans se faire mal et à observer leur col de l’utérus. Encore une fois, l’idée n’est pas de remplacer les professionnel.le.s de santé mais plutôt de se réapproprier son corps et son intimité. Les femmes ne sont alors plus figurantes mais actrices de leur bien-être et de leur santé.

Photo © Andrea Piacquadio

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