Pas de recette miracle, l’arrêt de pilule contraceptive est une démarche très personnelle. Un retour à soi qui peut faire peur mais qui mène souvent à une meilleure compréhension du fonctionnement de son corps, le tout, au naturel.
Vaincre les doutes
Le premier sentiment lorsque l’on évoque l’arrêt de la pilule contraceptive est la peur. On a d’ailleurs plus peur d’arrêter la pilule que de la prendre. Ironiquement on ne pensait pas aux effets secondaires bien plus importants que ceux présents lorsqu’on arrête une contraception hormonale. Peur des réactions de l’entourage, du manque de compréhension de certain.e.s praticien.ne.s. La pilule est tellement dans la norme que l’on peut se sentir seule en voulant en sortir. La grande peur de tomber enceinte aussi, car ne connaissant pas notre cycle on se repose uniquement sur la pilule. Pourtant celle-ci n’est pas fiable à cent pour cent, comme aucun contraceptif d’ailleurs. Cela repose la question de la contraception au sein du couple, provoquant certaines appréhensions.
Mais face à l’inconnu et des années sous hormones, nous ne sommes pas sûres des réactions de notre corps. Comment celui-ci va-t-il réagir ? Au-delà de la peur des douleurs, d’un chamboulement cyclique ou d’un rebond de l’acné, l’arrêt de la pilule est également une grande remise en question. Un retour à soi, aux ressentis, et le besoin de comprendre. Comprendre et vivre son cycle menstruel au naturel. Découvrir ou redécouvrir ses sensations, émotions et peut-être même la puissance de son féminin sacré sous un jour plus spirituel. Mais alors par où commencer pour bien vivre ses nouveaux cycles ?
Adopter une bonne alimentation
Boutons, spasmes menstruels, irritabilité, absence de règles, nombreux sont les symptômes qui peuvent apparaître en phase de post-pilule. Tout le monde n’y est pas sensible, les corps sont différents et certains ont besoin de plus de temps d’adaptation. La base pour aider son corps à retrouver un équilibre est d’avoir une alimentation saine et variée. Privilégier des produits de qualité, manger suffisamment et consommer du bon gras. Le moment n’est pas propice à un jeûne ou une monodiète. Le corps manquant de certains nutriments ne pourrait se concentrer sur le retour à un équilibre hormonal. L’idée est de bénéficier de toutes ses ressources, en se faisant plaisir et en évitant la frustration. Et bien sûr, l’élément ultime et redondant, l’hydratation ! Boire régulièrement permet d’évacuer les déchets plus facilement, de réguler son transit et d’hydrater sa peau, bref trois points clés pour réduire les effets d’un arrêt de la pilule.
Soutenir le foie
Le foie est un des organes les plus importants après l’arrêt de la pilule. En charge de filtrer, neutraliser et évacuer les déchets dont les molécules de synthèse comme celle de la pilule, celui-ci a un énorme travail qui l’attend. Une acné qui pointe le bout de son nez peut d’ailleurs y être liée. Le foie étant un émonctoire, si celui-ci est engorgé, les déchets cherchent alors une autre porte de sortie : la peau. Transpiration via les glandes sudoripares et boutons via les glandes sébacées. D’où l’importance d’une alimentation saine pour éviter la surcharge. Pour un petit coup de pouce, les aliments riches en chlorophylle dont les légumes verts et les micro-algues d’eau douce sont recommandés. Les aliments contenant du soufre comme les choux ou les brocolis font également l’affaire mais attention aux ballonnements pour les intestins sensibles.
Nourrir son microbiote
En parlant d’intestins, ces derniers ont un rôle capital à l’équilibre général. Avec un organisme à part entière qui le peuple, le microbiote, les intestins filtrent tous les nutriments nécessaires pour les faire passer dans le sang. Malheureusement, avec un intestin sensible ou abîmé, la paroi intestinale laisse passer des toxines responsables d’inflammations. La pilule étant un médicament, elle a tendance à fragiliser la flore intestinale. Il est donc important de protéger et renforcer son microbiote. Plus l’alimentation est variée, plus ce dernier le sera également. Lors d’une flore intestinale appauvrie, on peut se tourner vers les prébiotiques, en charge d’apporter de la nourriture adaptée aux bactéries à celle-ci. Les probiotiques, quant à eux, apportent de bonnes bactéries pour soutenir celles déjà présentes. On les trouve notamment dans les aliments fermentés comme la choucroute crue, le kéfir ou encore le kombucha.
Chouchouter sa peau
On se rend compte que bons nombres de désagréments résultent de l’élimination des déchets. Ceux du quotidien mais également ceux des hormones liées à la pilule contraceptive. Reins, poumons, foie, intestins et dernier émonctoire : la peau. Pour aider l’évacuation, rien de mieux que de transpirer. En stimulant les glandes sudoripares par des activités physiques régulières, on stimule également la circulation sanguine et la circulation lymphatique. Bref, le top pour faire fonctionner le corps correctement et accompagner l’élimination des toxines. Nul besoin de courir un marathon mais marcher, bouger et pratiquer une activité qui nous plaise est déjà suffisant.
Hydrater sa peau avec des produits cosmétiques adaptés à celle-ci, sans oublier que l’hydratation principale se fait de l’intérieur en buvant régulièrement et suffisamment. Utiliser des huiles de qualité, naturelles pour préserver un film hydrolipidique et ainsi protéger sa peau des agressions. Une peau nourrie de l’intérieur et de l’extérieur par de bons gras sera moins sensible aux boutons. Masser son visage et son corps pour drainer et faciliter l’absorption d’actifs est également un atout, au quotidien d’ailleurs mais aussi pour se faire plaisir ! Face à un rebond prolongé d’acné ou une peau grasse, il est parfois nécessaire de regarder en profondeur. C’est parfois un déséquilibre général à l’origine de l’acné et non une source hormonale.
Observer son cycle
Puisque l’on démarre la grande aventure, il est possible que l’on redécouvre complètement son cycle menstruel naturel. La plupart du temps, nous étions focalisées sur l’arrivée chronométrée des règles et moins sur les autres phases. En post-pilule, ce n’est pas toujours le cas. C’est également le moment où l’on se rend compte qu’un cycle ne dure pas toujours vingt huit jours et qu’il est parfois différent d’un cycle à l’autre.
À l’aide d’un carnet, on peut ainsi noter ses ressentis physiques et émotionnels, comparer les différences entre les phases, notre humeur et découvrir les signaux propres à notre corps. Analyser ses variations hormonales va permettre une véritable prise en main de son cycle pour en devenir actrice. Peut-être que la période de menstruation ne sera plus subie mais au contraire appréciée. Comme un temps pour soi, pour lâcher prise, écouter son corps, ralentir et faire une pause. Vos règles seront peut-être plus ou moins abondantes. Une application peut vous aider à répertorier ces changements et constats. Et si vous souhaitez continuer une contraception mais cette fois-ci naturelle, vous pouvez vous tourner vers d’autres méthodes comme celle de la symptothermie. Basée sur l’analyse de la température et des glaires, elle allie également l’observation de son cycle.
La pilule estompe généralement les variations du cycle menstruel. Il arrive que l’on souffre de syndrome prémenstruel ou d’aménorrhée plus ou moins longtemps. Une consultation d’ostéopathie ou d’acupuncture peut vous accompagner, réduire ces symptômes et rétablir un équilibre. La phytothérapie est également un allié pour mieux vivre son cycle au naturel.
Photo ©Ron Lach