Retour d’expérience : nous avons testé la kinésiologie

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Et si l’écoute du corps permettait de soigner l’esprit ? Possible ou non, en tout cas c’est ce que la kinésiologie propose. Directement venue des Etats-Unis, cette pratique professionnelle cherche avant tout à garantir un bien-être émotionnel et physique. Pari réussi ?

La kinésiologie, késako ?

Récente en apparence, la kinésiologie se base pourtant sur d’anciennes disciplines telles que la philosophie chinoise et la chiropraxie. En effet, elle part du principe selon lequel le corps enregistre tout, que ce soit une blessure physique, un événement marquant ou des émotions particulièrement fortes. Ainsi à l’aide de tests musculaires, elle interroge la mémoire corporelle et cherche l’origine de certains maux psychologiques. La tonicité ou la faiblesse des muscles indiquant la présence ou non d’un blocage ou d’une charge émotionnelle non évacuée.

Cette technique psycho-corporelle, non reconnue par l’OMS, ne guérit pas mais aide à la guérison. C’est un tremplin vers un état d’équilibre mental et physique. Lors d’une première séance, il n’est pas question de poser un diagnostic médical mais plutôt de définir un cadre et un objectif de travail. L’idée étant de déterminer la raison de la consultation et d’établir un plan d’attaque pour se sentir mieux.

L’expérience personnelle de Tiphaine
Une découverte inattendue

Peu habituée des médecines alternatives, je ne connaissais pas du tout la kinésiologie. C’est au détour d’une conversation que Charlotte m’a parlé de cette pratique et m’a recommandé d’essayer. Je suis donc allée faire un tour sur Internet pour en savoir plus à ce sujet. C’est la notion de libération émotionnelle à partir d’un travail sur le corps qui m’a tout de suite attirée.

En effet, exprimer les émotions fortes est un exercice difficile pour moi.Je suis incapable de partager et de vivre pleinement la tristesse. Pleurer en public, même devant des proches, me rend incroyablement mal à l’aise et me pousse à refouler complément mes sentiments. En somme j’applique la politique de l’autruche, ce qui empêche ma guérison et me rends encore plus vulnérable.

De plus, étant atteinte d’une hémiparésie depuis mon enfance, je me suis dit que mon corps avait dû enregistrer pas mal d’informations de côté là. Que d’une certaine manière, mes déséquilibres corporels avaient affecté mon bien-être psychologique ou inversement. Pour finir, je venais de vivre une fausse couche et j’avais besoin de me réconcilier avec ce corps qui m’avait fait faux bond.

Ma première séance

Me voilà donc dans la salle d’attente pour mon premier rendez-vous. Je ne suis ni complètement enthousiaste ni réfractaire, juste très curieuse. En entrant dans le cabinet, je sens une agréable odeur d’huile essentielle qui me met à l’aise. Je m’installe en face de la kinésiologue et la consultation commence.

Je me présente et dévoile mon passif, mes difficultés et la raison de ma venue. Elle m’écoute attentivement, prend des notes et fait quelques remarques qui résonnent assez vite en moi. Puis nous passons au premier exercice : celui de la visualisation. Comme j’ai évoqué ma tendance à remplacer la tristesse par l’agressivité, elle me demande de me remémorer la dernière fois où la colère a pris le dessus. Pendant que je m’exécute et que je lui récite les faits, elle m’interroge sur mes sensations corporelles. Nous recommençons l’exercice plusieurs fois et je sens bien que mon ressenti évolue. La chaleur ressentie dans mes jambes remontent progressivement jusque dans ma gorge, un peu comme si elle cherchait à s’échapper. Elle m’invite à pleurer si besoin, j’acquiesce mais je reste dans la retenue.

Je passe ensuite sur la table d’examen où elle procède à différents tests musculaires. Elle me demande de répondre à des questions simples et teste en parallèle ma résistance musculaire. Puis en récitant des mantras et des affirmations. Ce qui se passe à ce moment est assez révélateur puisque lorsque je dis “je m’appelle Tiphaine “, mon bras résiste parfaitement à la pression. Alors qu’au moment de dire, ” je vis pleinement mes émotions “, mon bras vacille soudainement. Au fur et à mesure, la kinésiologue affine mon objectif de travail et choisit un exercice me permettant de le réaliser. Celui-ci consistant à activer et à reconnecter mes deux hémisphères cérébraux par des mouvements dynamiques et la visualisation d’un X.

Un moment surprenant

Véritable découverte, cette première séance m’a surprise de différentes manières. D’abord parce que votre corps devient un vrai interlocuteur. En effet, c’est assez étrange de voir une personne s’adresser à lui par des gestes et des mots. Finalement ce n’est pas votre mental qui définit l’objectif de la séance mais bien votre corps.

De plus, j’ai été impressionnée par l’empathie de cette thérapeute. Plusieurs fois, elle a su deviner mes besoins avant que je ne les exprime. Par exemple, elle m’a proposé de boire de l’eau avant que je ne réalise que j’avais soif. Par ailleurs, lors de la discussion en début de séance, elle a très vite mis des mots sur mon mal-être. En fait, elle a exprimé clairement ce que j’étais incapable de dire.

Enfin, le plus surprenant, c’est que j’ai vraiment ressenti des choses puissantes. Dans un premier temps lors de l’exercice de visualisation puis sur la table de l’exam. Ainsi, au moment du travail de recentrage, j’ai eu la sensation qu’une vague d’énergie parcourait tout mon corps. Sensation décuplée au moment de joindre mes deux mains. Quand elles se sont rejointes, j’ai éprouvé une émotion puissante comme si mon être attendait cet instant depuis toujours. D’ailleurs, ma respiration est devenue plus lente et plus intense sans qu’on me le demande.

En tout cas, je ne regrette pas cette expérience. Même s’il reste du chemin à parcourir, je me sens plus en phase avec mes émotions et moi-même.

L’EXPÉRIENCE PERSONNELLE DE CHARLOTTE
Une appréhension

J’ai d’abord entendu parler de kinésiologie dans mon entourage. Peu réceptive, je n’avais pas très bien compris ce que c’était. Bien que je sois certaine du lien entre le corps, le mental et les émotions, j’avais du mal à visualiser comment cela allait pouvoir m’aider. Le corps pouvant s’exprimer par la peau et ayant essayé de nombreuses solutions contre une acné légère mais récurrente, j’ai donc décidé d’y aller pour cette problématique. Pour comprendre si quelque chose d’inconscient engendrait cette réaction que je ressentais comme un message.

Dans un cabinet, tout à fait normal mais chaleureux, j’explique à la kinésiologue en face de moi ma démarche et mon incompréhension face à ce corps que je ne comprends pas, malgré une bonne hygiène et alimentation. Nous discutons et elle sort un livre, comme un dictionnaire des maladies pour y lire le paragraphe dédié au mot acné. Une signification très puissante, presque violente du rapport à soi-même, notamment le dégoût de sa personne, de son corps. Je n’ai pas l’impression de me retrouver dedans, du moins pas autant. Et pourtant, je lui dis: ” lorsque je me réveille, que je regarde mon visage, mon premier sentiment et d’être déçue par cette “anormalité” de peau “. En effet, on peut faire mieux côté amour de soi ! 

En pratique

Je m’allonge alors sur la table et la kinésiologue questionne alors mon corps en tapotant sur mes poignets, parfois mes genoux ou via des tests musculaires. Par exemple, je prononce alors une phrase tout en poussant mes bras vers le haut tandis qu’elle les poussent vers le bas. Nous continuons d’échanger sur mes émotions, mes ressentis à travers des phrases que je dois répéter, tout en continuant les manipulations. Celles-ci me semblent très personnelles, décrivant ce que je souhaite ou ce dont j’ai besoin. Elles agissent comme des mantras. D’ailleurs lors d’une autre séance, j’avais pour exercice de répéter ces phrases plusieurs fois par jour, comme une imprégnation, à combiner avec la prise de fleurs de Bach©. Toujours grâce au questionnement corporel, la kinésiologue m’avait demandé si certains moments de ma vie, même au stade foetal, me faisaient écho. Sans être sur une date précise, j’avais en effet des souvenirs ou des connaissances de la période. Et sans détenir la vérité absolue, les liens que nous faisions alors me semblaient justes et résonnaient en moi.

Pourquoi j’y retourne

Pour une problématique physique, la séance se révèle très émotionnelle. D’une part parce que je le suis, et d’autre part car je n’ai pas complètement conscience de cette dureté que j’ai envers moi-même. Un peu déboussolée mais très apaisée, je comprends également que j’avais eu besoin de cette séance “test” qui n’était que la surface émergée (comme la partie visible sur ma peau: l’acné) de bien d’autres choses. J’avais besoin d’une certaine confiance. J’y suis d’ailleurs retournée pour aborder des émotions et réactions plus profondes et ancrées en moi qui m’empêchent de vivre comme je le souhaiterais. A chaque séance j’ai l’impression de progresser. Déjà parce que les jours qui suivent je me sens plus légère, mais également parce que sur le long terme, je me sens mieux. Pour l’anecdote, mon acné s’est résorbé par la suite. Sans complètement disparaître, elle reste ciblée sur un pic hormonal que je sais identifier et que je comprends. Quelques mois après, le matin au réveil, je me suis dit, et cela plusieurs fois par semaine, que j’ai vraiment bonne mine ! Ma demande exacte était d’avoir une peau en bonne santé alors je pense être sur le chemin.

Photo ©Karolina Grabowska

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