Retour d’expérience: nous avons testé la danse-thérapie

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Importée des États-Unis, la danse-thérapie est une méthode de soin qui place le corps au centre de l’attention. Par le biais de simples mouvements corporels, on libère les tensions, les énergies et les émotions. Encore faut-il savoir lâcher-prise…

LA danse-thérapie, KÉSAKO ?

Plutôt récente, la danse-thérapie fait partie des thérapies par le mouvement. Tout comme la kinésiologie, elle part du principe selon lequel nos pensées, nos sensations et nos expériences sont enregistrées dans notre corps. Ainsi, par le biais de la danse, elle nous aide à nous libérer des émotions qu’on ne sait ou qu’on ne peut pas exprimer par des mots.

À chaque début de séance, on fixe un ou des objectifs de travail avec le ou la danse-thérapeute. Puis on met son esprit en pause et on laisse le corps prendre le relais. Plusieurs musiques aux rythmes différents s’enchaînent. Chacune d’entre elles est choisie avec soin pour déclencher une ou plusieurs réactions. L’idée est de se mettre en mouvement progressivement sans réaliser de chorégraphie. De ne pas laisser sa tête reprendre le contrôle et de totalement lâcher-prise.

La danse-thérapie convient à de nombreuses personnes puisqu’elle ne demande aucun pré-requis sportif. De plus, elle contribue à un certain bien-être émotionnel et corporel. Effectivement, non seulement elle libère les tensions et les blocages mais elle favorise également la confiance en soi et la créativité.

L’EXPÉRIENCE PERSONNELLE DE tiphaine
Entre curiosité et appréhension

Quand après notre interview, Pauline Loeuillet me propose de tester la danse-thérapie, je me dis pourquoi pas ? Notre échange avait attisé ma curiosité et je sais que côté expression des émotions, j’ai encore pas mal de travail à faire. De plus, les confinements successifs commençaient à vraiment me peser. J’accepte donc l’expérience et j’invite Charlotte à y participer.

Juste avant la séance, je me souviens avoir ressenti un peu de stress. J’avais peur de me sentir bête et de ne pas savoir quoi faire, Bref, de ne pas réussir à lâcher-prise. Heureusement les explications de la danse-thérapeute me rassure et me mette rapidement en confiance.

Emportée par la musique

On commence la séance par un exercice de méditation. Pas de chance, je suis nulle pour ça. Dur de se concentrer quand on a mille idées à la minute et que notre esprit nous ramène sans cesse à la réalité. Finalement, je me détends et lorsque la première mélodie démarre, je réalise que je suis bien ancrée dans le sol.

Au fil des musiques, mes mouvements changent. D’abord petits et incertains, ils deviennent fluides et amples. Fermer les yeux m’aide beaucoup. Je me laisse porter par les sons et la voix de la danse-thérapeute. J’oublie totalement que je suis en visio dans mon bureau. D’ailleurs mon corps s’exprime librement. Mes gestes sont parfois lents et d’autres fois brusques. Cela ne ressemble sûrement à rien et pourtant je sens que certaines émotions se dégagent de mes gesticulations. Un mélange de colère, de tristesse mais aussi de séduction.

Une parenthèse

Quand la musique s’arrête, je me sens sereine et apaisée. Je suis fière d’avoir su lâcher-prise. La danse-thérapeute nous invite à écrire une lettre à notre corps. Si l’exercice me semble étrange, j’arrive pourtant à noter plusieurs choses. Et notamment, ce que je ne laisse pas transparaître mais que je ressens profondément en moi. C’est libérateur.

Pourtant, même si c’est conseillé, je ne me l’envoie pas. Je ne la garde pas non plus. En définitive, j’ai plutôt envie de voir cette expérience comme une parenthèse magique de bien-être dans mon quotidien.

L’expérience personnelle de charlotte
Se laisser guider

J’avais entendu parler de la danse-thérapie, peu de temps auparavant. Si bien que lorsque Tiphaine m’a proposé d’y participer, j’ai dit oui sans hésiter car plutôt intriguée. J’ai pratiqué la danse étant plus jeune. Mais je n’ai pas eu le temps par la suite de continuer alors que je sais pourtant à quel point l’expression corporelle me fait du bien.

Le déroulement de la séance nous est expliqué. Il suffit de fermer les yeux et de laisser son corps s’exprimer, ou non, au rythme de cinq musiques. La thérapeute nous guide parfois entre les musiques. L’idée, lâcher-prise, ne pas se soucier du regard des autres, prendre ce temps pour soi et laisser faire le corps et les émotions.

Les émotions passent par le corps

Au début de la séance, debout dans notre espace, nous posons chacune une intention, sans l’exprimer aux autres, mais pour soi. Contrariée le jour même par un problème récurrent, mon envie de me libérer de certaines pensées s’impose. La première musique commence. Je ne saurais décrire le style car je n’essaye pas de le reconnaître, mais juste d’écouter. Extravertie, j’ai pourtant une légère timidité au début. Petit à petit, je me laisse doucement glisser à travers les notes, sans trop réfléchir à mes mouvements. Mon dandinement se libère pour de plus grands mouvements, plus fluides, plus légers et même plus brutaux. La mélodie est empreinte d’exotisme, je ressens de la chaleur comme si mon ressenti physique était lié au rythme de la musique. Les musiques se succèdent et à la fin je comprendrais qu’elles m’ont emporté crescendo vers diverses émotions.

Un temps pour s’ancrer, se détendre, puis se défouler, libérer ses émotions et enfin s’apaiser. Très émotive, j’ai également senti mes larmes couler doucement au son d’une mélodie. Je me rappelle avoir frotté mes bras jusqu’au bout des doigts comme pour me débarrasser de quelque chose. Repousser une énergie négative. Vers la fin, la musique m’évoque la mer, l’océan et inconsciemment il m’est difficile de laisser mes pieds sur le sol. Le besoin de déplier mes jambes est là, je sautille. J’ai la sensation très puissante d’être sur de l’eau.

La musique se finit en douceur, et je reviens à ma position initiale, debout, les mains le long du corps. En ouvrant les yeux, je remarque que je ne suis plus tout au milieu de la pièce comme je l’avais pensé. La séance réalisée en visio, j’imagine alors la puissance d’avoir un espace plus grand que celui de ma chambre pour m’exprimer.

Retour à la normal

Je me sens bien, détendue, et pourtant, je perçois un retour à la réalité. Comme si ceci n’avait été qu’une pause hors du temps pour s’abandonner mais que mes problèmes m’attendaient à la fin. Cela dure une fraction de seconde. La thérapeute nous invite alors à nous asseoir pour y inscrire une lettre sur une feuille blanche puis prendre un moment pour dessiner au son d’une nouvelle musique. Sans lever mon feutre du papier, j’y dessine des motifs sans forcément de sens, juste en suivant le mouvement du poignet. L’exercice m’apaise, j’essaie de laisser courir mes contrariétés pour temporiser.

Il est conseillé de placer ce dessin dans une enveloppe pour se l’envoyer. Je ne le fais pas, mais il est au fond d’un carnet, que de temps en temps je regarde pour me rappeler ce sentiment de bien-être apporté par la séance. Comme une grande inspiration pour faire face au tourbillon du quotidien.

Photo ©Gabriel Augusto

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