Loin d’être nouveau, utilisé dans diverses religions, le jeûne thérapeutique a pourtant été oublié avant de réapparaître avec la tendance détox. Mais quels sont les effets positifs de cette pratique ?
Qu’est-ce que jeûner ?
Le jeûne “classique” consiste à ne pas consommer d’aliment solide ou liquide pendant une période donnée. On parle de jeûne hydrique, c’est-à-dire à l’eau car seule celle-ci est autorisée et recommandée. La privation de nourriture favorise la détoxification de l’organisme. Le système digestif est au repos, les organes moins sollicités se mettent alors à éliminer les déchets comme les toxines ou les graisses. Le jeûne est un processus métabolique d’auto-restauration et de régénération du corps.
Mais le jeûne fait peur. Culturellement, il faut manger pour aller mieux. Pourtant, Hippocrate le favorisait déjà face aux médicaments, et de nombreuses études démontrent ses bénéfices physiques et psychologiques.
Les bienfaits du jeûne thérapeutique
On découvre aujourd’hui que l’organisme est plus à même de supporter la carence que l’excès. En supprimant la nourriture, le système digestif est le premier au repos. Le microbiote peut ainsi se rééquilibrer, les intolérances diminuent, les ballonnements s’estompent etc. Une perte de poids se fait ressentir, réduisant les maladies cardio-vasculaires. Déchargés, les autres organes se régénèrent. Les reins, le foie, la peau, celle-ci se renouvelle avec moins de boutons et un meilleur teint. L’idéal étant de le jumeler à un jeûne cosmétique pour laisser la peau respirer.
Malgré ce que l’on pourrait penser, cette période d’abstinence apporte beaucoup de vitalité. Le mécanisme d’auto-régulation entraîne des changements hormonaux qui influencent l’humeur grâce à l’augmentation de la sérotonine, secret du bonheur. Ces changements induisent également une réduction de la douleur et des effets thérapeutiques face aux maladies chroniques. Ces fameuses maladies dont on ne guérit pas et où seuls les médicaments pallient aux symptômes. Des études russes jamais traduites démontrent des améliorations remarquables dans les pathologies cardio-vasculaires, articulaires, digestives, endocriniennes, des bronches et de la peau. Une chose est sûre, ça ne coûte pas cher d’essayer !
Une démarche réfléchie
Le jeûne thérapeutique va plus loin que le simple fait de ne pas s’alimenter de manière ordinaire. C’est une démarche pour se sentir mieux, mettre son corps au repos mais également son esprit. Jeûner est un temps pour soi qu’il est utile de planifier pour le vivre au mieux. Il n’est pas difficile de ne pas avoir faim. Une fois les intestins vides, le corps ne réclame pas de nourriture sauf s’il s’agit d’une faim psychologique. Il est bon de rythmer ses journées d’activités physiques comme la marche ou le yoga et d’alterner avec des pauses. En profiter pour lire, couper les téléphones et se déconnecter. Le jeûne thérapeutique, après les premiers jours, prodigue des effets sédatifs et calmants qui favorisent une clarté d’esprit. Il n’est pas rare lors d’un jeûne de se sentir léger, ou en communion avec la nature.
On peut également combiner la pratique à différents soins qui stimulent les émonctoires, nos organes d’élimination. Enveloppements, saunas, massages, lavements intestinaux sont des soins qui peuvent accompagner les jeûneurs. Car jeûner, c’est véritablement remettre les compteurs à zéro. Le printemps étant souvent la période la plus propice à un renouvellement.
Dans cette optique, on ne démarre pas ce genre de pratique sur un coup de tête, pour un régime express. Jeûner demande de la préparation, avec une descente alimentaire pour préparer son corps et une réintroduction progressive des aliments. Il convient d’être en bonne santé, même dans un but thérapeutique, et se faire accompagner par une structure ou un groupe de professionnels.
Photo © Vanessa Garcia