Grossesse : que se passe-t-il dans mon corps ?

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La grossesse est à la fois un moment merveilleux et une période pleine de bouleversements. D’un côté le corps se transforme pour faire grandir l’embryon. De l’autre, la tête se prépare à accueillir un bébé. Entre nausées et croissance de l’utérus, quels sont les changements majeurs de la grossesse ?

Il était une fois la vie

Tout commence avec la fécondation. En effet, avant de parler de grossesse, il est nécessaire de comprendre ce qui se passe au départ. C’est-à-dire la rencontre entre le spermatozoïde, le gamète mâle, et l’ovocyte, le gamète femelle. Ainsi, après un rapport sexuel pendant la période d’ovulation (dans la majorité des cas), un spermatozoïde arrive à traverser la glaire cervicale, se frayer un chemin dans la cavité utérine puis remonter jusqu’aux trompes de fallope. Pour enfin percer la membrane de l’ovocyte également appelé ovule. La grossesse débute à cet instant.

L’ovocyte fécondé entame alors un voyage de cinq jours, partant de la trompe pour redescendre dans l’utérus. Il se balade ensuite quelque temps dans la cavité utérine avant de se fixer à la paroi de l’utérus, appelé endomètre. Ce phénomène de nidation se produit sept jours après la fécondation. À partir de ce moment, l’embryon va se développer très rapidement.

Quand tout se passe bien la grossesse dure neuf mois. Cependant, les professionnel.les de santé calculent la durée de la gestation en semaines et parlent de semaines d’aménorrhée. Notamment parce que cela permet d’identifier précisément les différentes étapes de croissance du foetus. Par conséquent, la grossesse dure quarante et une semaines d’aménorrhée.

Une histoire d’hormones

Bien souvent, le premier symptôme de grossesse est l’absence des menstruations. Effectivement, puisqu’un embryon s’est implanté, l’endomètre ne s’élimine pas et le cycle menstruel s’arrête. Néanmoins, les hormones restent dans la partie et jouent un rôle important. La progestérone est produite en grande quantité par le corps jaune. Ce dernier étant le résultat de la transformation du follicule ovarien qui a expulsé l’ovocyte. Cette production massive de progestérone épaissit la muqueuse utérine et favorise donc l’implantation de l’embryon. De plus, elle participe à l’augmentation des glandes mammaires.

De leur côté, les oestrogènes sont également produites par le corps jaune. Cette production impressionnante contribue non seulement au bon développement du foetus mais également à celui des glandes mammaires. Par ailleurs, si ces hormones sont sécrétées tout au long de la grossesse, elles le sont différemment à partir du troisième mois. Puisqu’à ce stade, le placenta prend le relais du corps jaune.

Si les oestrogènes et la progestérone sont connues par les femmes dès leur puberté, une nouvelle hormone fait cependant son apparition. Pendant la grossesse, le corps produit l’hormone chorionique gonadotrope communément appelée HCG. Son rôle est simple : assurer le maintien du corps jaune et donc la production des autres hormones. De plus, c’est elle qui indique la présence d’une grossesse lors d’un test urinaire ou sanguin. Produite en très grande quantité à partir de la nidation, l’HCG diminue nettement à partir de la onzième semaine d’aménorrhée, au moment où le corps jaune devient inutile.

Vous l’aurez deviné, ce chamboulement hormonal est responsable des modifications corporelles et des maux de grossesse. Mais il n’est pas le seul…

Branle-bas de combat

Passé le bonheur du test de grossesse positif, le premier trimestre se révèle souvent compliqué à vivre. Rien d’étonnant puisque le corps subit une sacrée transformation entre l’explosion des hormones et la croissance rapide de l’embryon. La plupart des femmes ressentent alors une grande fatigue. Elle se caractérise par une somnolence en journée et un fort besoin de dormir. Le responsable ? La progestérone bien sûr ! Déjà lors du cycle menstruel, elle calme et endort le corps après l’ovulation. Ici, elle est produite en bien plus grandes quantités.

L’autre symptôme bien connu de la grossesse sont les nausées et les vomissements. En effet, l’HCG et les oestrogènes stimulent la partie du cerveau responsable de ces manifestations. Sans compter que la fatigue n’arrange rien. Généralement les nausées s’arrêtent au cours du quatrième mois de grossesse même si elles peuvent durer plus ou moins longtemps chez certaines personnes. D’ailleurs, toutes les femmes enceintes ne subissent pas ce symptôme.

Ces désagréments ne s’arrêtent pas là et continuent avec les troubles du système digestif. Avec à la clé constipation, remontées acides et aérophagie. Encore une fois, vous pouvez dire merci à la progestérone qui relâche les fibres musculaires de l’utérus et de l’intestin et ralentit le transit. Malheureusement ces symptômes durent habituellement toute la grossesse et peuvent s’intensifier.

Oh my boobs !

Si certains symptômes tardent à venir, la poitrine, elle, ne laisse aucun doute. Tensions, douleurs, veines apparentes, les seins sont distendus et se préparent progressivement à l’allaitement. Ce gonflement de la poitrine s’explique par l’inflammation des glandes mammaires provoquée par les hormones. De plus, les aréoles s’étirent et deviennent plus foncées. Parfois, des petites bosses granuleuses apparaissent autour du téton. Appelées tubercules de Montgomery, elles stimuleront la production de lait le moment venu. Bon à savoir : toutes les femmes ne changent pas de bonnets au cours de la grossesse. Tout dépend de la taille initiale des glandes mammaires. Plus votre poitrine est importante de nature, plus elle risque de grossir.

À partir du sixième mois, les seins sont prêts pour l’allaitement. Ainsi, il n’est pas rare qu’un liquide jaune orangé s’écoule des tétons. Et c’est tout à fait normal. Il s’agit en fait du colostrum, une substance riche en vitamines et acides gras, qui se transforme en lait par la suite.

Zone intime

Directement impacté par la grossesse, la zone intime vit les plus gros changements. Tout d’abord, le chamboulement hormonal favorise un déséquilibre de la flore vaginale. Résultat, les pertes vaginales sont plus épaisses, plus blanches et plus régulières. Ce qui ne pose pas de problème car cela participe au bon nettoyage du vagin. En revanche, ce déséquilibre rime souvent aussi avec mycoses, ce qui est tout de suite moins chouette. De plus, l’imprégnation hormonale peut changer également la couleur du vagin. Les lèvres et la vulve devenant ainsi plus foncées. Par ailleurs, la grossesse accroît le débit sanguin et la vascularisation de l’utérus. Avec à la clé, une sensibilité vaginale, une impression de lourdeur voire même un gonflement de cette zone.

De son côté, la vessie est peu à peu compressée par l’utérus qui grandit. D’où les fréquentes envies d’uriner. D’ailleurs, l’augmentation du volume des reins et de leur capacité de filtration n’arrange rien.

Pour finir la transformation de l’utérus est de loin la plus impressionnante. Effectivement, en neuf mois, sa taille passera de trois centimètres à trente. Imaginez une figue devenir une pastèque…Cette évolution s’explique non seulement par la croissance du foetus mais également par le volume du liquide amniotique. Rassurez-vous, cela se fait petit à petit. Vers la fin du premier trimestre, l’utérus remonte dans la cavité abdominale. Ce qui peut provoquer des douleurs ligamentaires au niveau du pubis et de l’aine. Puis, au second trimestre, il déplace légèrement les organes pour se faire de la place. Les côtes descendent, le diaphragme remonte et l’estomac se met sur le côté. Enfin à la fin du troisième trimestre, les femmes ont l’impression que l’utérus redescend, c’est le signe annonciateur de l’accouchement.

Le reste du corps en travaux

Qui a dit que c’était fini ? Le reste du corps a aussi son lot de changements. Peu de personnes le savent mais le cœur et les poumons travaillent différemment. Le rythme cardiaque et le volume sanguin augmente. Le cœur se déplace dans la cage thoracique pour laisser place à l’utérus. De plus, le niveau élevé de progestérone accroît le débit respiratoire. C’est pourquoi, les femmes enceintes souffrent d’hyperventilation et sont régulièrement essoufflées.

En outre, la peau ne vit pas toujours bien la grossesse. Et il n’est pas seulement question d’acné et de sébum puisque les hormones entrainent souvent une hyperpigmentation. La peau de certaines parties du corps, telles que les aisselles et le cou, devenant alors plus foncées. Celle-ci peut également toucher le visage. On parle alors de masque de grossesse ou de chloasma. À noter que le soleil favorise et aggrave cette manifestation. Quelques femmes voient aussi une ligne sombre se dessiner entre le pubis et l’estomac. Appelée ligne gravidique, elle résulte d’une imbibition hormonale.

Forcément la grossesse est synonyme de prise de poids puisque le foetus grandit, les besoins alimentaires changent et l’activité physique se réduit. Couplée à un étirement extrême de la peau, elle provoque des vergetures. Ces stries rouges violacés puis blanches peuvent apparaître sur le ventre, le bas du dos, les seins ou les fesses. Certes, une bonne hydratation de l’épiderme peut les prévenir mais ne soyez pas trop exigeante avec vous même. Le déchirement des couches profondes de l’épiderme est mécanique et souvent lié à la génétique.

Et la tête dans tout ça ?

Évidemment la grossesse ne se traduit pas seulement par des changements corporels mais aussi par un bouleversement émotionnel. Les hormones, oui encore elles, renforcent la sensibilité, la nervosité ou encore l’irritabilité. Si ce n’est la colère ou la tristesse. De plus, ces modifications physiologiques peuvent générer du stress et de l’anxiété. À cela s’ajoute les pensées positives et négatives au sujet de la grossesse. Il est normal de se poser beaucoup de questions et de ressentir tour à tour de la joie ou de la peur.

D’autre part, certaines femmes enceintes ont le sentiment d’être étourdies ou moins concentrées. Rien d’étonnant puisque la progestérone détend tellement qu’elle fait planer. Cette impression s’accentue au fil du temps car les hormones modifient la structure du cerveau. À tel point qu’on appelle ce phénomène cerveau de grossesse. La future mère oublie alors certaines choses car elle est focalisée sur l’arrivée du bébé.

Si cet article fait le tour des changements corporels majeurs liés à la grossesse, il n’est pas pour autant une liste exhaustive. Les symptômes sont très nombreux et varient d’une femme à l’autre. De plus, chaque grossesse est différente.

Photo ©Amina Filkins

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