Il fut un temps où l’on pschittait à tout va pour sentir bon toute la journée. Mais avec le flou artistique entourant le déodorant, on ne sait plus où donner de la tête ou plutôt des aisselles …
Déodorant ou anti-transpirant ?
Commençons par la base des deux produits qui agissent sur nos dessous de bras. Le déodorant absorbe l’humidité et les mauvaises odeurs, il intervient après la transpiration. Il se compose généralement de parfums pour sentir bon et d’agents anti-bactérien qui réduisent et masquent le nombre de bactéries responsables des mauvaises odeurs.
À l’inverse, l’anti-transpirant bloque le principe de sudation grâce aux sels d’aluminium. Ceux-ci vont créer une inflammation locale, épaississant la peau pour venir obstruer les pores par lesquelles s’écoulent la sueur. Ainsi plus de sensation d’humidité. Un peu d’alcool pour se sentir fraîche et des parfums pour le côté agréable. D’ailleurs, celui-ci bénéficie d’une utilisation optimale s’il est appliqué le soir sur une peau propre et sèche et non le matin. L’action anti-transpirante des sels s’installant ainsi durant la nuit pour créer une barrière plutôt que le matin lorsque le corps déjà éveillé active les glandes sudoripares.
La question des sels d’aluminium
Si avant on se posait peu de questions quant au fonctionnement et aux effets de ces produits sur notre corps, aujourd’hui il en est tout autre. Qui plus est depuis que de nombreux débats font rage notamment sur l’utilisation du sel d’aluminium. En effet, ce dernier est suspecté d’être un perturbateur endocrinien, avec à la clé risque de cancer du sein ou maladie d’Alzheimer. Cependant, aujourd’hui encore, aucune toxicité n’a été démontrée selon l’ANSM. En revanche, les sels d’aluminium ne doivent pas dépasser 0,6% dans la composition des anti-transpirants. On recommande également de ne pas les appliquer sur une peau irritée ou lésée, par l’épilation ou le rasage par exemple. Des taux et des recommandations qui, du coup, n’inspirent pas confiance.
On pourrait se pencher uniquement sur les déodorants si ces derniers faisaient preuve de transparence au niveau de leur composition. Malheureusement, il n’est pas rare de trouver des sels d’aluminium, qui est donc un principe anti-transpirant, dans un déodorant dont la vocation n’est pas celle de bloquer la sueur.
La pierre d’Alun, une alternative ?
Une solution qui paraît saine, naturelle et écologique. De forme solide, un coup sous l’eau pour humidifier puis sous l’aisselle et hop, le tour est joué. Transpiration régulée, peu d’odeurs, petite, pratique, elle s’emmène partout et dure hyper longtemps ! Oui mais voilà, elle subit aussi les critiques, qu’elle soit synthétique ou naturelle.
Synthétique, elle est fabriquée de A à Z à partir d’ammonium d’alun ou de sulfate d’ammonium de synthèse, ces fameux sels d’aluminium. La version naturelle est une espèce minérale qui provient de potassium d’alun. Extraite de roches minières, elle nécessite de nombreux procédés pour la purifier, la cristalliser et en créer une matière poreuse. Puis pour la tailler et la pollir avant qu’elle n’arrive dans notre salle de bain. Si elle est naturelle, son bilan écologique n’est pas très clean et elle reste néanmoins assimilée aux sels d’aluminium.
Selon des études, le potassium d’alun de la version naturelle ne serait pas absorbé par la peau, contrairement aux sels d’aluminium. Des doses infimes quotidiennes n’ont peut-être pas d’effet mais qui sait à long terme ? On sent encore ici, un flou peu engageant. Ainsi, il vaut mieux éviter l’utilisation de la pierre d’alun durant la grossesse ou si l’on souffre d’insuffisance rénale.
à qui faire confiance ?
Cela va de soi, mais commençons par éviter les anti-transpirants et les déodorants conventionnels du commerce. Ceux-ci renferment des sels d’aluminium mais aussi des parfums synthétiques allergisants, des perturbateurs endocriniens et des conservateurs. Si l’on souhaite des formules toutes prêtes, voici quelques ingrédients à éviter et à vérifier sur les étiquettes :
- les phtalates, qui fixent les parfums sur la peau et neutralisent les odeurs car ils sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
- le triclosan, puissant anti-bactérien mais agent cancérigène.
- l’alcool dénaturé (alcohol denat), agent antiseptique mais très irritant.
- le talc, absorbeur d’humidité mais qui selon les gisements contiendraient des fibres minérales toxiques.
Concernant la méthode d’application, on peut commencer par oublier les aérosols contenant des solvants et des gazs propulseurs irritants et polluants. Les sprays classiques vous procurent peut-être une sensation de fraîcheur, mais l’on perd souvent du produit lors de la vaporisation. De plus, l’effet frais provient en général d’alcool dénaturé.
Du naturel, du bio & écolo
Il ne reste alors plus qu’une solution, se tourner vers des déodorants plus naturels, bios si possible et écologiques tant qu’à faire. Ainsi, on respectera ce phénomène physiologique naturel qu’est la transpiration, pour ne pas importuner cette peau fine et fragile de nos aisselles. Souvent maltraitée par le rasage et les épilations, peut-être direz-vous également stop au diktat du poil ? À chacun ses envies, tout en sachant que les poils ne véhiculent pas les mauvaises odeurs, ce sont les bactéries qui le font.
Déodorants solides, en stick ou en pot, seuls ces deux-là restent pour plaire à nos dessous de bras. À la fois écolo, car sans eau, ils nécessitent moins de conservateurs et s’emportent partout de manière pratique. L’avantage du baume en pot : une utilisation et réutilisation du récipient pour la même tâche ou autre. D’autant plus s’il est en verre. Plus facile également à nettoyer, il s’utilise ainsi à l’infini contrairement au stick, généralement en plastique.
D’ailleurs, si vous souhaitez confectionner vous-même votre déodorant, voici les ingrédients clés d’une composition clean et efficace :
- l’argile blanche qui absorbe l’humidité sans contre-indication.
- le bicarbonate de soude, naturellement antibactérien il évitera ainsi les mauvaises odeurs. Attention à le choisir très fin car il peut être irritant chez les personnes à la peau sensible et provoquer des plaques rouges.
- les huiles essentielles pour leurs parfums et leurs vertus (régulation de la sueur grâce à la palmarosa, antibactérienne grâce au tea-tree ou rafraîchissante avec la menthe poivrée). Il faut cependant bien respecter les dosages et les éviter chez la femme enceinte.
- les huiles, en général celle de coco ou de la cire d’abeille, pour une action douceur et une texture agréable qui s’étale sur la peau.
Photo ©Andrea Piacquadio