Taper du pied ou crier, très peu pour vous ? Vous préférez être patient.e et attendre d’obtenir gain de cause ? Et si vous ratiez une belle opportunité ? Loin du caprice, oser s’imposer est une façon de s’affirmer. Tout le monde a de la valeur et il est parfois nécessaire de le rappeler. Alors on prend sa confiance en soi sous le bras et on s’exprime !
Affirmation de soi
Lorsqu’on parle de s’imposer, on pense immédiatement à la visite surprise alors que la maison est en chantier ou que l’on avait prévu autre chose. Or, oser s’imposer signifie aussi s’affirmer. C’est-à-dire montrer que l’on existe, que l’on a de la valeur et que notre parole mérite d’être entendue. Dans la vie personnelle, cela se traduit par l’expression de nos idées, de nos ressentis et de nos choix. Savoir dire non à un voyage aux sports d’hiver entre amis car on ne sait pas skier. Ou tout simplement décider seul.e de son repas d’anniversaire.
En ce qui concerne la vie professionnelle, il s’agit d’exposer ses idées, de faire des suggestions et de solliciter l’avis des autres. Mais également d’oser dire à une personne qu’elle se trompe. Ici rien à voir avec de l’orgueil ou de la fierté mal placée puisqu’on recrute quelqu’un pour son savoir-être, ses compétences et sa valeur ajoutée. Cependant, s’imposer ne veut pas dire marcher sur les autres ou les rabaisser. Oui, votre opinion compte mais elle n’est pas la seule. L’agressivité ne doit pas faire partie l’équation. Dans le cas contraire, cela cache souvent un manque de confiance en soi important.
Vivre sa propre vie
Pourquoi faut-il oser s’imposer ? Avant tout pour être visible. Pas pour être une super star mais simplement afin d’obtenir de ses pairs une reconnaissance méritée. Ainsi, on risque moins de développer un sentiment de frustration et d’impuissance. Effectivement, ne pas être entendu.e ou écouté.e devient pénible à la longue. Sans compter que l’estime de soi en prend un coup.
Ne pas oser s’imposer au niveau personnel est souvent synonyme d’absence de choix propre. On suit toujours le mouvement quitte à faire des choses qui ne nous plaisent pas. Or on a qu’une seule vie et elle ne nous laisse pas le temps de vivre celles des autres.
Du côté du monde professionnel, cet état d’esprit favorise une évolution de carrière. S’imposer c’est montrer que l’on est capable d’avancer et que l’on a envie de le faire. Malheureusement, on n’obtient pas une augmentation par la pensée, il faut la demander.
Manque de confiance en soi
La peur de s’imposer est la plupart du temps causée par un manque de confiance en soi. En lien avec l’estime de soi et l’affirmation de soi, elle donne la force de s’adapter et d’affronter les obstacles. On ne craint pas l’échec car on est conscient.e de ses forces et faiblesses. On sait que l’on est capable de les mobiliser pour trouver une solution à chaque défi de la vie.
Cet état d’esprit n’est pas inné et s’acquiert au fil du temps et de nos expériences. Certaines personnes peuvent donc souffrir d’un manque de confiance en soi. Résultat, elles doutent de leurs capacités, ont peur du jugement des autres et n’osent pas se mettre en avant.
Une problématique féminine ?
Même si un manque de confiance en soi peut toucher n’importe qui, on remarque que les femmes ont tendance à moins s’imposer. Notamment dans le milieu professionnel. Cette différence s’explique en grande partie par l’éducation et la reproduction des normes sociales. Dès l’enfance, les femmes sont moins poussées à s’affirmer et à réclamer ce qu’elles veulent. On leur inculque plus la patience et le calme que le compétition et l’assurance.
Par ailleurs, les femmes semblent avoir intégrées l’existence du plafond de verre et des inégalités dans le monde du travail dans leur comportement. Elles attendent d’avoir toutes les compétences requises, voire plus, avant de postuler à un poste quand les hommes ne se contentent que de la moitié. Les femmes sont aussi plus sujettes à la peur de l’échec et à la remise en question perpétuelle.
Pour finir, le mansplanning contribue au phénomène. Puisqu’il est difficile de s’imposer quand un homme coupe sans cesse la parole et pense qu’il est la seule personne experte sur le sujet.
Un plan d’action
Heureusement tout n’est pas perdu. Tout comme la confiance en soi, oser s’imposer s’apprend. Il suffit de s’entrainer et d’y aller étapes par étapes :
- L’estime de soi d’abord : faites le point sur vos forces, vos faiblesses et vos actions. Ne vous blâmez pas pour vos échecs mais félicitez-vous pour vos réussites. Apprenez à vous parler gentiment au quotidien et n’ayez pas peur de vous encourager. Rien ne vous empêche de vous regarder dans le miroir le matin et de vous dire ” Je suis un.e battant.e ! “.
- Ensuite, arrêtez de vous comparer aux autres. Oui Jean-Michel a une vraie prestance à l’oral et oui Marie-Agnès a fait une grande école. Mais vous aussi, vous avait fait et vécu des choses. Votre valeur n’est pas inférieure et votre droit à la parole est aussi important.
- Avant de parler, travaillez votre attitude. Une fois passé l’adolescence, on abandonne le dos vouté et la mèche devant le visage. Pensez à vous redresser et à garder la tête haute. La gestuelle est aussi importante. Ne vous fermez pas en croisant les bras et regardez vos interlocuteurs dans les yeux.
- Entraînez-vous avec vos proches. Dites “je” et moins “on” ou “nous“. Apprenez à dire non aux activités qui ne vous plaisent pas et aux services qui vous gênent. N’ayez pas peur d’exprimer vos goûts et opinions personnels. Vos ami.e.s et votre partenaire vous aiment pour votre personnalité, ne l’oubliez pas.
- Anticipez ! Avant de vous jeter à l’eau les premières fois, préparez le sujet que vous souhaitez aborder. Visualisez la réaction des autres et imaginez déjà des réponses ou des solutions.
- Lancez-vous ! Après tout quels sont les risques ? Si vous échouez, vous recommencerez l’expérience le lendemain puis le jour d’après. L’échec n’est qu’une préparation à la réussite.
Photo © Andrea Piacquadio