Chaman.e et chamanisme, les liens avec le monde de l’invisible

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Si le ou la chaman.e est désigné.e par les esprits pour accéder au monde de l’invisible, les pratiques chamaniques permettent, elles, de s’ancrer et de s’ouvrir à plus de spiritualité.

Qu’est-ce que le chamanisme ?

Issu d’un groupe de langues sibériennes, le terme chaman.e fait son apparition au XVII siècle pour les occidentaux. Découvert par les Russes, il va petit à petit s’étendre à travers l’Europe via les voyageurs. Le chamanisme sera ainsi utilisé pour décrire plusieurs pratiques issues de nombreuses civilisations. Celles de l’Amérique du Nord, du Sud, de l’Amazonie mais aussi de l’Afrique du Sud ou de l’Australie, pratiquées depuis des millénaires.

Selon Charles Stépanoff, un ethnologue spécialiste de la Sibérie, le chamanisme est la relation entre trois éléments. Le ou la chaman.e, qui est expert.e de l’invisible, les non-expert.e.s ou profanes qui reconnaissent ses talents et un tiers. C’est-à-dire l’invisible et les esprits avec lesquels le chaman communique. Une personne ne peut s’autoproclamer chaman.e si ses capacités ne sont pas reconnues par un entourage. D’ailleurs, les dons du chaman sont héréditaires et on les reconnaît de part de leurs ancêtres, également chaman.e.s. Néanmoins, on peut supposer que certaines personnes n’ont pas conscience de l’être dans le monde occidental. Car ce dernier est plutôt autocentré et peu réceptif au monde de l’invisible.

Le rôle des chaman.e.s

Beaucoup de cultures et civilisations pratiquent des rituels chamaniques et donnent différentes fonctions aux chaman.e.s. Leur trait commun étant le pouvoir de guérison puis celui de la divination. Effectivement, ils.elles voient ce que les autres ne voient pas. Ainsi les chaman.e.s peuvent trouver la cause des maladies et veiller aux relations avec notre environnement. De plus, ils.elles ont plus ou moins de responsabilités selon le rôle que leur donne la communauté.

En relation quotidienne avec l’invisible, les chaman.e.s sont lié.es aux esprits, aux animaux et aux éléments naturels tels que la montagne, la rivières, les arbres etc. Notre vision occidentale, peu spirituelle, ne voit que le côté naturaliste de la nature quand d’autres reconnaissent une âme pour chaque entité naturelle. Des âmes qui se matérialisent sous formes auditives ou de sensations que les chaman.e.s peuvent sentir.

Cette capacité émerge souvent dès l’enfance. Certaines personnes ont des visions auxquelles l’entourage prête peu d’attention. Ce qui provoque alors une certaine incompréhension familiale. En grandissant et au contact d’un.e expert.e, la personne peut être guidée dans son apprentissage et développer son potentiel.

La transe

Dans la culture mongole, c’est l’état de transe qui permet d’accéder aux mondes des esprits. Un état que l’on ressent en réaction au son du tambour qui provoque une amplification cognitive. Lors de la transe, la force est augmentée, la perception du temps différente, la douleur diminuée. Celle-ci ouvre une porte vers différentes informations et facilite le dialogue avec les esprits. Dans les cultures chamaniques, les esprits nous guident, ils sont le maintien d’une harmonie. La personne bénéficie d’une initiation lorsqu’elle subit l’étincelle chamanique qui la révèle chaman.e. Elle va ainsi acquérir de plus en plus de capacités au fil des transes.

Lors de cérémonies rituelles amazoniennes, les chaman.e.s facilitent leur état de divination et entre en transe à l’aide d’un breuvage traditionnel, l’ayahuasca qui contient des substances psycho-actives. D’ailleurs, il est considéré par certains comme une drogue. Cependant, il reste tout à fait possible d’entrer en transe sans tambour, chant ou l’absorption de plantes. L’autrice et chamane Corine Sombrun étudie d’ailleurs les effets de la transe à travers des études scientifiques pour en décrypter le fonctionnement. Car le seul langage que l’occident connaisse est celui de la science.

S’initier au chamanisme

Sans concurrence aux véritables chaman.e.s, tout le monde peut s’éveiller aux rituels chamaniques et aller ainsi vers un néo-chamanisme. Proche de la nature, vous pouvez réaliser des décoctions de plantes dans une optique de bien-être et/ou de soin. Adepte des pratiques spirituelles comme la méditation, vous pouvez partir en quête de votre animal totem à travers un voyage intérieur. La purification est également un rituel des cérémonies chamaniques. À l’aide de sauge ou de palo santo, vous pouvez purifier votre intérieur, renouveler l’énergie et faire fuir les mauvais esprits.

Bien que le chamanisme soit tourné vers l’extérieur, pour comprendre la relation avec notre environnement, les animaux ou même communiquer avec nos ancêtres, il reste un moyen de se découvrir soi-même. Car plutôt déconnectés du monde qui nous entoure, nous autres occidentaux avons besoin de nous reconnecter à l’essentiel.

Photo © Julia Volk

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